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Que reste-t-il d’Act Up ?

Alors que l’influence du collectif s’érode, ses stratégies et modes opératoires inspirent encore d’autres causes et associations.

Des fumigènes roses, une banderole noire et ces mots inscrits en anglais : «Macron affame les migrants. Queers contre les frontières.» Il y a un mois, une dizaine de militants du Comité de luttes et d’actions queer surprenaient les badauds du pont des Arts en déployant sur le monument parisien leur grief à l’encontre de la politique migratoire «inhumaine» du gouvernement. Une mise en scène dont les auteurs, activistes trans, pédés, bis et gouines, tirèrent en partie l’inspiration dans les coups d’éclat d’Act Up, tel l’encapotage géant de l’obélisque de la Concorde en 1993. Sur le pont des Arts, certains, issus de différentes organisations LGBTIQ, étaient également vêtus de noir et de rose. Une suite de références esthétiques autant que militantes à l’association de lutte contre le sida, omniprésente dans les médias et les esprits depuis l’accueil triomphal de 120 Battements par minute à Cannes.

Come-back inattendu

Il faut dire que près de trente ans après l’avènement du mouvement, les années Act Up, noires, colériques, radicales, mais aussi follement fières, jouissent d’un come-back inattendu. Outre le film de Robin Campillo, plusieurs ouvrages, comme les Années sida à l’écran du critique Didier Roth-Bettoni ou Ce que le sida m’a fait de l’historienne de l’art, longtemps journaliste au service Culture de Libé et ex-membre d’Act Up, Elisabeth Lebovici, déterrent depuis quelques mois une histoire militante, politique et culturelle oubliée en France. Avec une énigme à la clé : pourquoi cette résurgence, aux atours de coïncidence, là, maintenant ? Pourquoi en 2017, alors que la structure parisienne, toujours en activité malgré des difficultés financières, n’attire plus les caméras ? «Depuis les années 2010, Act Up n’était plus cité de manière explicite comme un acteur modèle des mouvements sociaux, souligne à cet égard l’anthropologue (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Le graphisme des années sida, du virus au viral
Julien Herbin (Julien), né en 1980 : «Le film m'a mis du plomb dans la tête»
«120 Battements par minute», un casting engagé
Naëlle Dariya (Léa), née en 1987 : «Ça donne envie d'être plus sur le terrain»
Robin Campillo : «Chaque action d’Act Up était déjà enrobée par la fiction»