Dans ce restaurant de Pristina, l'entrée est interdite aux Européens, une mesure de rétorsion

Dans ce bar de Pristina, la capitale du Kosovo les citoyens de l'UE sont persona non grata. Le MAMA'S bar leur interdit de bénéficier de la "libre circulation" dans ce restaurant, situé à deux pas du siège d'EULEX dans la capitale du Kosovo. Des employés de cette mission de l'UE qui soutient le pays dans les institutions de l'État de droit, vont régulièrement s'y restaurer.

"C'est ma façon de protester contre la discrimination dont je suis victime", explique Shpejtim Pefqeli, son propriétaire, parce que je ne peux pas me déplacer librement. Notre peuple, nos jeunes sont isolés".

Lors du sommet la semaine dernière les 27 n'ont pas abordé la question de la "libéralisation" des visas pour le Kosovo, ce qui crée d'énormes frustrations surtout chez les jeunes : "Nous continuons à être le seul pays d'Europe à ne pas avoir le droit de circuler librement. Quelles que soient les raisons, rien ne peut justifier cette forme d'asservissement des citoyens du Kosovo", dit une jeune femme.

"Je suis extrêmement déçu, ajoute un jeune homme. Nous sommes un pays jeune, nous sommes ambitieux. Nous voulons pouvoir voyager sans restriction de visa. Je n'arrive pas à comprendre la raison pour laquelle ils nous refusent. Nous sommes des êtres humains, comme tout le monde".

L'ancienne province serbe qui a déclaré son indépendance en 2008 réclame depuis longtemps que ses habitants soient exemptés des visas de court séjour permettant de circuler librement dans les 26 pays de l'espace Schengen, pour la plupart membres de l'UE.

Les Kosovars restent les seuls habitants des Balkans occidentaux à avoir besoin d'un visa pour l'espace Schengen. Un long et coûteux parcours du combattant souvent vécu comme une vexation.