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Un responsable d'AQMI tué au Mali par l'armée française

UN RESPONSABLE D'AQMI TUÉ AU MALI PAR L'ARMÉE FRANÇAISE

PARIS (Reuters) - L'armée française a tué dans le nord du Mali Baye ag Bakabo, un responsable d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement et l'assassinat en 2013 des journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a annoncé vendredi Florence Parly.

L'opération a été menée le 5 juin dernier par la force Barkhane, qui a tué trois autres djihadistes.

"Le 5 juin dans la journée, la force Barkhane a détecté une attaque en préparation contre une emprise de l'Onu à Aguelhok dans le nord du Mali", a précisé la ministre des Armées lors d'une brève allocution.

"Une opération de vive force a alors été lancée contre un groupe armé terroriste qui s’apprêtait à déclencher des tirs de mortier sur cette emprise occupée par le bataillon tchadien de la Minusma. Cette opération a conduit à la neutralisation de quatre terroristes", a-t-elle ajouté.

"Parmi eux, a été identifié Baye ag Bakabo, cadre terroriste considéré comme le responsable de l'enlèvement et de l'assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes de RFI, à Kidal le 2 novembre 2013."

RFI (France Médias Monde) a "pris acte" vendredi de l'annonce de la ministre des Armées et dit attendre "que l’enquête judiciaire, toujours en cours, sur l’assassinat de ses deux reporters (...) aboutisse à l’arrestation de l’ensemble des membres du commando restants et de leurs complices éventuels".

Le ministère des Armées a précisé par la suite que l'opération du 5 juin faisait suite à une attaque avortée du JNIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), nébuleuse liée à Al-Qaïda, trois jours avant une attaque contre une base de la Minusma (mission de maintien de la paix de l'Onu) à Aguelhok.

"CONTRE-TERRORISME, RÉASSURANCE ET COOPÉRATION"

"Nous avons appris grâce au renseignement que le JNIM avait prévu une revanche, ce qui nous a permis d’entraver cette attaque le 5 juin. Au cours de cette opération Baye Ag Bakabo a été tué", a-t-on déclaré sans plus de précisions.

Cette annonce intervient au lendemain de la décision du président Emmanuel Macron de mener "une profonde transformation" de l'engagement militaire français au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane, lancée en août 2014.

Quelque 5.100 soldats sont déployés au Sahel.

"Nous ne pouvons pas sécuriser des régions qui retombent dans l’anomie parce que des Etats décident de ne pas prendre leurs responsabilités. C’est impossible, ou alors c’est un travail sans fin", a justifié jeudi le chef de l'Etat français, une semaine après avoir suspendu la coopération militaire bilatérale avec le Mali.

Il a renvoyé les modalités et calendrier de ce retrait à la fin juin.

La France se concertera dans cette perspective avec ses partenaires sahéliens, européens et américains. "Le dispositif change, pas l'objectif", à savoir la lutte contre les groupes armés djihadistes, avait souligné jeudi Florence Parly.

Le nouveau dispositif comprendra les forces sahéliennes, la Minusma, l’EUTM (mission de formation de l'UE), (la force d'intervention) Takuba et "un dispositif français qui aura trois dimensions principales : contre-terrorisme, réassurance et coopération", a-t-on dit vendredi au ministère des Armées.

(Nicolas Delame et Sophie Louet avec Tangi Salaün)