REpères

Le carnet de bord de Luz

Le dessinateur de Charlie a échappé à la mort mais a vu ses amis massacrés le 7 janvier. Auteur de la première une de l’hebdo post-attentats, Luz livre un carnet de bord de sa vie d’après. Il y dit la sidération paralysante qui le gagne au moment de dessiner, son ras-le-bol des hommages, ses pétages de plombs ou le poids d’une vie sous protection. Des flashs alternant confidences sur l’oreiller, dialogue imaginaire avec Charb et glissements oniriques - l’attaque des Kouachi se muant en rock acrobatique. Luz dit ne plus «vouloir dessiner Mahomet». Un renoncement, ont attaqué certains. «Il est fatigué, il a le droit, dit Caroline Fourest. Sa vie est devenue une prison.»

«Catharsis», Futuropolis, 128 pp., 14,50 €. Sortie le 21 mai.

Dans sa revue Médium, l’intellectuel Régis Debray met en garde : que l’après 11 janvier ne se transforme en «maccarthysme démocratique», soit «l’intolérant prêchant la tolérance». En préambule du numéro d’avril-mai consacré à Charlie , il écrit : «Notre dernière fête de la Fédération a réveillé un certain sacré républicain. C’est heureux. Il se trouve que ce sacré, pour beaucoup de gens de par le monde, est sacrilège. C’est malheureux.»

Le manque de courage des 145 plumes du PEN CLub

Les écrivains Joyce Carol Oates, Michael Ondaatje ou Peter Carey, entre autres, ont refusé de remettre mardi le prix du PEN American Center «pour le courage et la liberté d’expression» à Charlie Hebdo. Ils voient dans ses dessins «humiliation et souffrance» pour une partie de la population française «déjà marginalisée». Que des «lavettes», a estimé l’écrivain fatwatisé Salman Rushdie.



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

Charlie à l’heure de l’analyse cathartique
«Un Todd stimulant, mais brouillé avec la réalité»
L'essentiel
Un esprit de système caricatural
«Des catholiques ont repris le flambeau de Voltaire»