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Reprise des négociations sur le nucléaire iranien à Vienne

par Justyna Pawlak et Parisa Hafezi VIENNE (Reuters) - L'Iran et six grandes puissances ont repris mardi à Vienne leurs discussions en vue de parvenir d'ici au 20 juillet à un accord définitif sur le programme nucléaire de Téhéran. Les discussions ont débuté à 09h45 (07h45 GMT) au siège des Nations unies dans la capitale autrichienne, où deux précédentes séances de discussions ont déjà eu lieu en février. Elles réuniront jusqu'à mercredi les négociateurs de l'Iran et du groupe P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne). "Nous sommes engagés dans des négociations très détaillées et substantielles et nous faisons tous les efforts pour faire avancer le processus", a déclaré le porte-parole de la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, qui coordonne les discussions pour le P5+1. À son arrivée à Vienne, lundi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a souhaité que les discussions préliminaires s'achèvent cette semaine afin que débute à la mi-mai l'élaboration d'un accord définitif. Les grandes puissances espèrent que ce calendrier pourra être respecté mais elles soulignent que de nombreux points de désaccord demeurent. "Ce qui importe avant tout c'est qu'il y ait un bon accord", a souligné Michael Mann, le porte-parole de Catherine Ashton. "Nous voulons évidemment progresser aussi rapidement que possible mais le plus important, c'est la qualité de l'accord." Les six puissances ont convenu entre elles d'avoir un projet d'accord d'ici fin mai ou début juin, a dit un diplomate du P5+1 mardi avant la reprise des négociations. "Nous en sommes toujours à la phase exploratoire", a-t-il ajouté. "Au final, tout se décidera en juillet." VÉRIFIER LES ENGAGEMENTS La première séance de discussions de la matinée de mardi a été présidée par Catherine Ashton et Mohammad Javad Zarif, avant que leurs adjoints prennent le relais. L'Iran affirme que son programme d'enrichissement d'uranium est pacifique et ne vise pas à se doter de l'arme nucléaire. Les Occidentaux ne sont pas convaincus par cette affirmation et Israël menace d'attaquer la République islamique pour la priver de tout moyen nucléaire militaire. A Washington, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré que l'Iran avait la capacité de produire du matériau fissile nécessaire à la fabrication d'une bombe dans un délai de deux mois environ. "C'est dans le domaine public", a-t-il dit lors d'une audition devant le Sénat. Pour allonger la durée de ce délai, les grandes puissances souhaitent que l'Iran réduise le nombre de ses centrifugeuses et la quantité d'uranium enrichi qu'il produit. Le but des négociations actuelles est de mettre au point un accord définissant les contours du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions approuvées par les Nations unies et qui pénalisent l'économie du pays. En novembre, l'Iran et le groupe P5+1 étaient parvenus à un accord intérimaire prévoyant un délai de six mois à compter du 20 janvier pour parvenir à un accord définitif. Si les deux parties en conviennent, le délai de six mois peut être prolongé de six mois supplémentaires. Les discussions de cette semaine devraient porter, selon le diplomate du P5+1, sur les moyens de vérifier les engagements de Téhéran, sur les recherches passées de la République islamique en matière nucléaire et sur l'avenir des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Iran depuis 2006. Le niveau d'enrichissement de l'uranium et le réacteur à eau lourde d'Arak, déjà discutés lors des deux premières sessions, figureront également au menu des débats, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi. (Avec Fredrik Dahl et Louis Charbonneau; Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)