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Reprise des exportations en Libye dans le "croissant pétrolier"

BENGHAZI, Libye (Reuters) - La compagnie pétrolière libyenne NOC (National Oil Corporation) va lever l'état de force majeure imposé dans trois ports pétroliers dont l'Armée nationale libyenne (ALN) du général rebelle Khalifa Haftar a pris le contrôle en début de semaine. Le président de la NOC, Moustafa Sanalla, a indiqué jeudi dans un communiqué qu'il acceptait de reprendre la responsabilité des terminaux du "croissant pétrolier" comme le lui proposait l'ALN mercredi. "Les exportations vont reprendre immédiatement à partir de Zoueïtina et Ras Lanouf et vont se poursuivre à Brega", annonce-t-il. Cette décision a été prise conformément aux instructions du gouvernement installé à Tripoli et soutenu par l'Onu et du parlement dissident installé dans l'est de la Libye. "Les exportations reprendront dès que possible à partir d'Es Sider", a ajouté le patron de la NOC. Un responsable de la capitainerie de Ras Lanouf a précisé qu'un tanker avait accosté jeudi pour charger une cargaison de brut, une première depuis au moins 2014. Un autre bâtiment est à quai à Brega. Parallèlement, la production a repris jeudi sur le site d'extraction de Nafoura, où les activités étaient suspendues depuis novembre 2015 du fait de l'état de force majeure déclaré au port pétrolier de Zoueïtina, a-t-on appris de source proche du secteur. Les Etats-Unis, la France et quatre autres pays (Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni) avaient exigé lundi le retrait des forces du général Haftar des terminaux pétroliers dont elles avaient expulsé les troupes fidèles au gouvernement d'entente nationale du Premier ministre Fayez Seraj, reconnu par les Nations unies. Ces pays avaient prévenu qu'ils feraient respecter une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu contre les exportations "illicites" en dehors de l'autorité de ce gouvernement, auquel Khalifa Haftar s'oppose. La Libye produisait 1,6 million de barils par jour avant le soulèvement de 2011 contre Mouammar Kadhafi. Elle n'en produit plus que 290.000 environ. La NOC estime qu'elle pourrait passer en un mois à 600.000 bpj et 950.000 d'ici la fin de l'année à condition de bénéficier de nouveaux financements et de rouvrir les oléoducs du sud-ouest du pays. (Ayman al Warfalli, avec Aidan Lewis, Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)