Reprise des discussions au Nicaragua en marge des manifestations

Un bus brûlé lors des manifestations contre le gouvernement du président Daniel Ortega au Nicaragua. Les pourparlers entre le gouvernement nicaraguayen et les représentants de la société civile ont repris vendredi pour tenter de mettre fin à deux mois de manifestations meurtrières. /Photo prise le 15 juin 2018/REUTERS/Oswaldo Rivas

MANAGUA (Reuters) - Les pourparlers entre le gouvernement nicaraguayen et les représentants de la société civile ont repris vendredi pour tenter de mettre fin à deux mois de manifestations meurtrières contre le président Daniel Ortega.

Les manifestations antigouvernementales, menées principalement par les étudiants, ont commencé en réaction aux réformes de la sécurité sociale mais se sont élargies pour inclure des demandes de justice pour les meurtres.

Après une répression violente de la police, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale Managua pour demander la démission du président Ortega, un ancien guérillero marxiste soupçonné de vouloir créer une dictature familiale dans ce pays d'Amérique centrale.

Selon le Centre nicaraguayen pour les droits de l'homme, une ONG qui veille au respect des droits de l'homme, 164 personnes ont été tuées au cours des huit dernières semaines dans le cadre du mouvement de contestation.

Le gouvernement a rejeté lors des discussions une proposition de la Conférence épiscopale du Nicaragua, qui fait office de médiateur, d'autoriser deux commissions internationales et une équipe de l'Union européenne à enquêter sur les décès lors des manifestations.

Le précédent cycle de discussions avait été interrompu le mois dernier après que des témoins et des activistes des droits de l'homme ont accusé les forces de sécurité gouvernementales d'avoir ouvert le feu sur des milliers de manifestants lors d'une trêve.

Afin d'apaiser les tensions, les représentants civils demandent que le président Ortega mette un terme prématuré à son troisième mandat, qui prend fin en 2021.

(Alonso Solo, Jean Terzian pour le service français)