Reportage. Présidentielle : la Guinée sous haute tension post-électorale

“Ils tirent sur nos enfants !” Trois jeunes ont été tués par balles dans la capitale guinéenne au lendemain des élections, alors que le candidat de l’opposition a annoncé sa victoire sans attendre la proclamation des résultats.

Pick-up de la police et de la gendarmerie en travers de la route, bacs à ordures renversés, pierres, branchages… Le jour éclaire la première scène de tension post-électorale entre les ronds-points de Heamdallaye et de Bambeto, quartiers populaires du nord de Conakry. Lundi entre 17 heures et 18 heures, à proximité, trois jeunes de 13, 14 et 18 ans ont été tués par balles par les Forces de défense et de sécurité, selon leurs proches.

Au départ, pourtant, “il y avait de la liesse, les gens chantaient et dansaient sur la route Le Prince”, raconte M. Barry, un fidèle rencontré devant la mosquée Bambeto. Dans cette enfilade de quartiers réputés proches de l’opposition, des milliers de personnes ont investi les rues après que le candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a clamé sa “victoire dès le premier tour de la présidentielle” du 18 octobre en conférence de presse. Défiant ouvertement le chef de l’Etat sortant, Alpha Condé, candidat à sa réélection pour la seconde fois.

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Selon plusieurs témoins, la situation a dégénéré lorsqu’un véhicule de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (Cmis), une unité de police, a percuté une femme. “Brusquement, on a été pulvérisés de gaz lacrymogènes. La foule s’est dispersée dans la panique. Après, on a entendu les coups de feu”, relate M. Barry. “Comme à chaque fois, ce sont les Cmis et la BAC [brigade anticriminalité] qui sèment la terreur. Ils entrent cagoulés dans nos quartiers, ils tirent sur nos enfants, ils nous pillent. Mais les jeunes étaient déchaînés hier”, poursuit un habitant du quartier Bambeto.

“Avec des pierres”

Le local d’un militant de l’opposition

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