Un reportage de France 2 révèle une altercation entre Aurélien Pradié et Éric Ciotti

Pour les besoins du média, le député du Lot portait un micro-cravate lors du dernier jour de l'examen en première lecture de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, le 17 février. Une séquence démontre des tensions avec Éric Ciotti, qui le démettra de ses fonctions de co-numéro 2 du parti le lendemain.

Une nouvelle preuve des tensions entre les députés Les Républicains (LR). Les divisions des élus du parti de droite sur la réforme des retraites sont bien connues. Mais un reportage de France 2 diffusé le 26 mars révèle plusieurs séquences éclairantes, dont un moment de tension entre Aurélien Pradié et Éric Ciotti.

Tout remonte au 17 février, soit le dernier jour de l'examen en première lecture du projet de loi de l'éxecutif à l'Assemblée nationale. Aurélien Pradié défend un amendement consistant à garantir que toutes les personnes entrant dans le dispositif de carrières longues ne cotiseront pas plus de 43 ans. Il a fait de ce sujet son cheval de bataille depuis le début des débats autour de la réforme des retraites.

"Plus LFIste que Pradié tu meurs"

La Nupes l'applaudit et effectue plusieurs rappels au règlement pour demander des précisions sur les réponses apportées au député du Lot par le gouvernement. Ce jour-là, ce dernier porte un micro-cravate pour les besoins du reportage de France TV, qui a suivi plusieurs élus dans leur combat sur les retraites.

L'appui de la gauche ne passe pas du côté de certains membres de son camp. "T'es soutenu par LFI, plus 'LFIste' que Pradié tu meurs", balance le député Michel Herbillon. Julien Dive, proche du Lotois, se marre: "Ça ne va pas arranger notre image dans le groupe ça".

Éric Ciotti, lui, a le visage fermé. Favorable à la réforme des retraites, le président de LR n'a pas réussi à unifier son camp, malgré les compromis obtenus auprès du gouvernement.

Le lendemain, il démettra le trentenaire de ses fonctions de co-numéro 2 du parti, affirmant que "ses prises de positions répétées (n'étaient) plus conformes avec les valeurs de cohérence, d'unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine".

"Ne me montre pas du doigt Éric"

Mais une scène était passée sous les radars. Elle se déroule à la fin des débats, au moment où les élus du Rassemblement national et de la majorité entonnent une Marseillaise, en réponse à des chants des insoumis. Sous des applaudissements, on entend Aurélien Pradié s'adresser à Éric Ciotti.

Celui-ci quitte l'hémicycle. Auprès d'Aurélien Pradié, on entend: "Je t'avais dit que ça allait secouer". Et les secousses se sont poursuivies ce mardi lors de la réunion du groupe parlementaire. Selon Le Parisien, le député Philippe Gosselin a dénoncé un "procédé déloyal", reprochant à son collègue de ne pas les avoir informé qu'il portait un micro-cravate.

"Droite populaire"

Invité de Sud Radio ce mercredi, le trublion de la droite a cherché à arrondir les angles, déclarant:

"Non, il n'y a pas de divorce avec [Éric Ciotti], on se parle franchement [...] J'assume de ne pas me faire marcher sur les pieds."

Autrement dit, l'élu souhaite "rester dans [sa] famille politique", mais il compte bien faire entendre sa petite musique. Celle d'appeler à "construire une droite populaire, une droite qui parle au peuple".

Article original publié sur BFMTV.com

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