Reportage de BFMTV au sein d’une thérapie de conversion : le gouvernement saisit la justice
HOMOSEXUALITÉ - Des pratiques « intolérables ». Le gouvernement a réclamé ce mercredi 30 août l’ouverture d’une enquête sur les agissements de Torrents de vie, une association évangélique qui propose - sous couvert d’une autre appellation - des thérapies de conversion aux personnes homosexuelles en dépit de l’interdiction de ces pratiques par la loi.
Dans le cadre d’une enquête, une journaliste de BFMTV a rejoint et filmé en caméra cachée un séjour des Torrents de vie, association qui se présente comme encourageant « la restauration de notre identité relationnelle et sexuelle ».
En réalité, les ateliers pour « se libérer des mal-être » sont organisés sur « la dépendance affective, l’alcool, la pornographie » mais « les organisateurs peuvent aussi prendre en charge les questions d’orientation sexuelle », précise la journaliste de la chaîne d’information. Soit en d’autres termes, des thérapies de conversions, pourtant passibles depuis janvier 2022 de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende.
💬 "Est-ce que tu es prête à renoncer à ce feu du désir, à cette passion?"
BFMTV a pu s'infiltrer dans une thérapie de conversion pour "guérir" l'homosexualité, malgré leur interdiction en 2022 pic.twitter.com/2EQV0t3OPu— BFMTV (@BFMTV) August 30, 2023
« À la suite d’une enquête médiatique, il a été mis en évidence que l’association évangélique protestante Torrent de vie a pratiqué des thérapies de conversion bien que ces dernières aient été rendues illégales », écrit le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
La secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, rattachée à l’Intérieur, Sonia Backès a saisi la Miviludes pour « étudier toutes les voies d’action possibles pour sanctionner l’association Torrent de vie et ses responsables ». Sa collègue ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes Bérangère Couillard a réclamé la saisie du Procureur de la République « pour enquêter sur les agissements de Torrents de vie ».
Les thérapies de conversion sont interdites depuis 2022.
Je demande immédiatement à la @DILCRAH de saisir le Procureur de la République pour enquêter sur les agissements de Torrents de vie. Je condamne fermement ces pratiques intolérables.— Bérangère Couillard (@BCouillard33) August 30, 2023
« Torrents de vie » déjà pointée du doigt
Ce n’est pas la première fois que cette association est dans le viseur des responsables politiques. En novembre 2019, dans le cadre d’une mission d’information menée à l’Assemblée nationale, les députés soulignaient le rôle de cette structure évangéliste dans la propagation des thérapies de conversion en France.
Auditionnés, les deux cadres de l’association les pasteurs Werner Loertscher et Claude Riess, avaient nié avoir recours à ces pratiques, estimant que leurs propos étaient « dénaturés dans la presse ». « On ne guérit pas, encore une fois, l’homosexualité, mais les blessures de l’âme », tentait de faire valoir à l’époque Loertscher. L’ambiguïté du discours, loin de convaincre, avait poussé les députés à affiner la loi.
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