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Repli de la consommation des ménages en janvier au Japon

TOKYO (Reuters) - La baisse de la consommation des ménages japonais a été plus marquée que prévu et les ventes au détail ont reculé pour la première fois en sept mois en janvier, selon des données publiées vendredi et qui suggèrent que la politique ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ) peine à faire remonter l'inflation.

La production industrielle, tirée par le rebond des exportations vers les Etats-Unis et le reste de l'Asie, a certes augmenté à un rythme supérieur aux attentes, mais les fabricants ne la voient progresser que très peu ce mois-ci puis reculer en mars, ce qui laisse entrevoir une reprise économique hésitante.

La faiblesse de la consommation est un casse-tête pour la BoJ, qui espère que ses rachats massifs d'actifs obligataires finiront par convaincre les acteurs économiques que les prix vont remonter et qu'il vaut donc mieux dépenser davantage maintenant.

En attendant, en raison de la déprime des cours du pétrole, le taux d'inflation de base est revenu à 0,2% sur un an en janvier, contre 0,5% en décembre et un consensus de +0,3%, s'éloigant ainsi encore un peu plus de l'objectif de la BoJ d'une hausse de 2% des prix à la consommation.

La production industrielle a augmenté de 4,0% le mois dernier, contre une hausse de 2,7% anticipée par les économistes. Les manufacturiers pensent toutefois que cette production n'enregistrera qu'une hausse de 0,2% ce mois-ci avant de reculer de 3,2% en mars.

LA HAUSSE DE LA TVA PÈSE SUR LA REPRISE

Les dépenses de ménages ont baissé de 5,1% sur un an en janvier, reculant pour le dixième mois d'affilée, alors que le consensus était d'un repli de 4,1%.

Les ventes au détail ont diminué de 2,0% contre -1,3% attendu par les économistes.

Les consommateurs ne sont guère enclins à consommer puisque les salaires n'ont pas encore assez augmenté pour compenser la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intervenue le 1er avril, évolution qui pèse sur la reprise économique.

Le tableau mitigé dressé par ces statistiques devrait contraindre la BoJ à maintenir sa politique ultra-accommodante, même si le gouverneur de l'institut d'émission Haruhiko Kuroda a récemment souligné qu'il n'y avait aucune raison de l'assouplir encore davantage.

La BoJ pense que la faible niveau des cours du pétrole finira par se traduire par une accélération de l'inflation, estimant que les ménages et les entreprises profiteront de l'augmentation de leur pouvoir d'achat pour dépenser dans d'autres secteurs de l'économie.

Certains économistes se demandent néanmoins si la BoJ pourra tenir sa promesse d'atteindre son objectif d'inflation au cours de l'exercice fiscal commençant le 1er avril, notant que l'effet bénéfique escompté de la baisse des cours du pétrole sur l'économie ne devrait pas intervenir avant six mois.

(Leika Kihara et Tetsushi Kajimoto, Benoît Van Overstraeten pour le service français)