Rentrée scolaire : l’angoisse de la séparation est toujours là ? Une psy donne quelques astuces à mettre en place
RENTRÉE - Le retour des vacances n’est pas simple pour tout le monde. Une semaine après la rentrée scolaire du 2 septembre, l’angoisse de la séparation ne semble pas s’atténuer chez certains enfants. Vous faites partie de ceux dont l’enfant pleure tous les matins au moment où vous partez ? Vous regardez, envieux, ceux qui font un signe distant à leurs parents ou ignorent presque leur mère quand elle s’en va ?
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Il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour autant, comme le confirme auprès du HuffPost Marine Darnat-Wambèke. Cette psychologue et autrice de « Mon enfant est anxieux » (éditions De Boeck Supérieur) a posté une vidéo sur le sujet, à voir ci-dessous :
« Il faut commencer par déculpabiliser les parents : ce n’est pas qu’ils font mal quelque chose, c’est juste une réaction normale et naturelle, nous rappelle la psy. C’est le moyen le plus efficace à sa portée pour manifester son émotion. Et ça ne veut pas dire qu’il est malheureux d’aller à l’école. »
Selon elle, il est complètement normal que la rentrée scolaire provoque une réaction, pour les enfants comme pour les parents. « On peut lui dit que nous aussi, ça nous fait drôle, surtout par exemple si c’est une première rentrée à l’école, suggère la professionnelle. L’enfant ressent notre émotion, notre stress aussi. Déjà, il ne faut pas faire semblant et lui parler de ce que l’on ressent. » L’enfant a aussi besoin d’être rassuré sur le fait qu’on ne l’oublie pas pendant la journée.
Un petit cœur à l’intérieur du poignet
Il faut aussi qu’il sente que le parent est en confiance avec le fait de le laisser à l’école. « Il faut éviter quand il sort de lui demander s’il a beaucoup pleuré, si la maîtresse l’a consolé ou non, de mettre dans la tête de l’enfant l’idée qu’on n’est pas sûr à 100 % qu’on s’occupe bien de lui », souligne la psychologue.
Elle conseille aussi d’expliquer à l’enfant ce que l’on fait, au travail ou ailleurs, quand il est à l’école ou à la crèche, et de le projeter sur les retrouvailles. « On peut évoquer le soir, le moment où l’on va se retrouver, lui dire qu’on sera trop heureux de se raconter ce qu’on a fait », détaille-t-elle. Pour supporter les journées qui peuvent sembler longues, la psychologue suggère de recourir à des astuces partagées par de nombreux parents, comme le petit cœur dessiné.
L’idée : croquer un petit cœur à l’intérieur du poignet ou sur l’avant-bras de l’enfant - parce que les enfants se lavent tout le temps les mains. « Ça marche très bien, confirme la psy. On peut lui dire que quand il pense à nous, quand il a besoin d’un petit remontant, il peut le regarder et savoir que l’on pense à lui, qu’on lui envoie des bisous et de l’amour. » On peut d’ailleurs chaque matin remplir ce dessin de petit cœur avec des bisous, pour en faire une réserve dans laquelle il pourra puiser au fil de la journée.
« Redonner à l’enfant un petit peu de contrôle »
Et si vous n’êtes pas très petit cœur, il existe des alternatives, comme un petit bracelet, le même pour l’enfant et l’adulte, ou n’importe quel petit détail qui pourra le réconforter. « Ça peut être n’importe quoi, un élastique de cheveux qui soit le même, une décalcomanie... L’important c’est la symbolique du lien et de lui redonner un petit peu de contrôle, dans une situation qu’il ne maîtrise pas ou peu », rappelle Marine Darnat-Wambèke.
Ces petites astuces peuvent cependant ne pas suffire à stopper tout de suite les pleurs le matin. Mais pour la psychologue, il ne faut pas forcément s’en inquiéter. « Si la maîtresse vous dit que cinq minutes après votre départ, l’enfant se lance dans ses activités, et que quand vous le récupérez le soir il est souriant, c’est que tout va bien, souligne-t-elle. Par contre, si à la Toussaint, il pleure encore toute la journée, s’il fait des cauchemars ou se réveille toutes les nuits, c’est différent. »
De manière générale, si le comportement de l’enfant est différent de d’habitude et que cela dure dans le temps, il ne faut pas hésiter à parler avec la maîtresse ou le maître, ou à la psychologue scolaire quand il y en a une.
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