Rentrée des classes 2024: ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Nicole Belloubet

La ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a tenu ce mardi 27 août une conférence de presse, pour lancer la rentrée scolaire 2024-2025. Même si le gouvernement actuel n'est plus en charge que des "affaires courantes", elle a souhaité défendre les dernières réformes engagées, préciser les nouvelles mesures marquantes, tout en exprimant certaines inquiétudes quant au budget de son ministère. Par ailleurs, elle l'a assuré, pour elle "la rentrée est prête".

• L’interdiction des téléphones portables généralisée

À la suite des préconisations de la commission écrans voulue par Emmanuel Macron, Nicole Belloubet a affirmé qu'elle souhaitait la généralisation de l’interdiction des téléphones portables dans les écoles et collèges français à partir de janvier 2025. Elle a souligné l'importance de cette "pause numérique" pour favoriser un climat d’apprentissage plus serein. L’expérimentation sera lancée dans 200 collèges pilotes dès la rentrée.

Concrètement, les élèves devront déposer leur smartphone dans un casier en arrivant dans l'établissement.

• Le gel de la réforme du brevet des collèges

Autre annonce notable, le décret rendant obligatoire l’obtention du brevet des collèges pour accéder au lycée est désormais "gelé". Il était prévu initialement pour la rentrée 2024, mais Nicole Belloubet a précisé que cette réforme faisait l’objet de débats et qu'elle ne sera donc pas appliquée dans l’immédiat. La publication des textes réformant les modalités d'évaluation du brevet est en effet suspendue, selon la ministre, à la formation d'un nouveau gouvernement.

Toutefois, des nouveautés concernant la fin du collège, telle que la classe de prépa-seconde, devraient être expérimentées dès cette nouvelle rentrée scolaire.

• L’expérimentation de la tenue unique dans 90 établissements

La ministre démissionnaire de l'Éducation a souligné que "90 établissements se sont lancés" dans l'expérimentation de la tenue unique "dont 70 écoles". Si elle n’atteindra pas le nombre de 100 établissements envisagés au départ, "cette expérimentation aura bien lieu", a-t-elle promis.

• La mise en place avec souplesse des groupes de niveau

C’est l’une des mesures les plus controversée du gouvernement démissionnaire. Les groupes de niveau en 6e et en 5e au collège seront mis en place avec souplesse et pragmatisme a déclaré Nicole Belloubet.

Annoncés par Gabriel Attal alors ministre de l'Éducation nationale mais vilipendés par une bonne partie du monde éducatif, les groupes de niveau rebaptisés "groupes de besoins" par Nicole Belloubet, ont pour objectif de faire "progresser tous les élèves dans la maîtrise des savoirs fondamentaux en prenant mieux en compte leur diversité", a avancé la ministre.

• La priorité budgétaire mise en avant

L'un des principaux points abordés par Nicole Belloubet a été l’avenir du budget de l’Éducation nationale. Elle a fermement demandé que ce dernier soit "a minima sanctuarisé" dans le prochain projet de loi de finances. Belloubet a estimé que les ressources proposées jusqu'ici ne suffisaient pas pour répondre aux besoins croissants de l’Éducation nationale, notamment en raison des pressions budgétaires exercées par d'autres ministères. Selon elle, il est crucial que le gouvernement à venir s’assure de maintenir un niveau de financement à la hauteur des ambitions éducatives du pays.

Si certaines de ces perspectives restent incertaines, dans un contexte de gouvernement en transition, Nicole Belloubet a insisté sur la nécessité pour son successeur de poursuivre les réformes engagées, notamment dans la lutte contre les inégalités scolaires et le soutien à l'innovation pédagogique.

Article original publié sur BFMTV.com