Rentrée : choisir les activités extrascolaires de son enfant n’est pas à prendre à la légère, voici ce qu’il faut savoir

Le choix d’une activité extrascolaire n’est pas à prendre à la légère.
BraunS / Getty Images Le choix d’une activité extrascolaire n’est pas à prendre à la légère.

LOISIRS - Le mois de septembre est souvent chargé pour les parents. En plus de devoir gérer la rentrée scolaire, c’est aussi le moment où ils doivent choisir avec leur enfant une activité extrascolaire qu’il pratiquera durant toute l’année. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’une décision à prendre à la légère. D’autant plus qu’elle a un coût non négligeable : en moyenne 134 euros par an pour les familles, selon une enquête de la Confédération Syndicale des Familles en 2020. Même si, bien sûr, ces frais varient d’un club et d’une activité à l’autre.

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Que ce soit pour favoriser son épanouissement personnel, l’aider à socialiser ou simplement lui permettre de s’amuser après l’école, il est important d’aider son enfant à trouver l’activité qui lui convient le mieux. Mais entre la natation, le judo, le dessin, le théâtre ou le piano, comment l’aider à faire son choix ? À partir de quel âge une activité est-elle recommandée ? Nous avons posé la question à Charlotte Docus, psychologue clinicienne pour enfants à Marcq-en-Barœul (Nord).

Une aide précieuse au développement des enfants

Régulation des émotions et notamment du stress, développement des compétences sociales, aide aux apprentissages… Les bienfaits des activités extrascolaires sont nombreux et ce, quelles que soient celles sur lesquelles votre enfant jette son dévolu. « Des travaux ont montré que pratiquer une activité en dehors de l’école avait une incidence positive sur les résultats scolaires », développe Charlotte Docus.

L’effet positif sur le développement physique des enfants est aussi largement documenté. En pratiquant une activité sportive, qu’il s’agisse de tir à l’arc ou de basket, les enfants sont moins sédentaires, ce qui a un effet immédiat sur leur santé physique et leur bien-être. Des travaux de l’Université du Queensland (Australie) publiés l’an dernier ont ainsi montré que la pratique d’un sport, en particulier collectif, booste la confiance en soi, améliore la qualité de vie et les relations sociales. « Quand elles sont réalisées dans un cadre bienveillant, les activités sportives ont un réel effet sur l’estime de soi », confirme Charlotte Docus, qui met en revanche en garde contre les « sports très compétitifs comme le football ou la gymnastique » : en cas d’estime fragilisée, mieux vaut privilégier une autre activité, au sein de laquelle l’enfant pourra évoluer sans avoir le sentiment d’être jugé sur ses compétences.

Mais les activités sportives ne sont pas les seules à être bénéfiques. Pratiqués dans un cadre moins rigide que celui d’une salle de classe, le dessin, la programmation informatique ou encore le théâtre permettent à l’enfant d’explorer d’autres voies, de tester ses goûts, ce qui favorise sa créativité, son épanouissement et son autonomie. Et même « quand les activités ont lieu dans le cadre de l’école, comme cela peut être le cas au collège et au lycée, elles renforcent le sentiment d’appartenance et l’engagement dans les activités scolaires », complète Charlotte Docus.

Pour les plus petits, favoriser l’éveil

Il est possible d’inscrire son enfant à une activité dès l’âge de trois ans, avant même qu’il n’entre à l’école. Entre le jardin aquatique, la baby gym, l’éveil musical ou encore l’initiation à l’anglais, les idées ne manquent pas et varient en fonction de la ville où l’on réside. Comment choisir ? Pour Charlotte Docus, quand il s’agit de tout-petits, il faut avant tout privilégier les activités d’éveil, qui permettent aux enfants de découvrir leurs sens et de les initier à la collectivité. « Elles sont souvent réalisées en compagnie des parents, ce qui est pratique quand l’enfant n’a pas encore appris à se séparer d’eux », précise la psychologue, qui conseille de sélectionner une activité ludique et complète, qui se présente sous la forme de petits ateliers.

Laisser son enfant choisir son activité

Quand on est parent, on peut être tenté, par volonté de reproduire ce que l’on a connu plus jeune, ou pour accroître les compétences de son enfant, de choisir à sa place son activité. Mais rares sont ceux à devenir des prodiges du piano ou des champions de gymnastique s’ils n’y prennent aucun plaisir. Le maître-mot, selon Charlotte Docus ? « Laisser l’enfant choisir lui-même son activité. Cela évitera que celle-ci ne devienne une contrainte et qu’il s’y rende en traînant des pieds. » De manière générale, souligne l’experte, les enfants et les ados s’orientent par eux-mêmes vers une activité qui leur correspond. Il est rare, par exemple, qu’un hypersensible choisisse de faire du judo. « En revanche, quand notre enfant ne sait pas vers quoi se tourner, on peut lui suggérer des activités, mais sans jamais le forcer », poursuit Charlotte Docus, qui évoque par exemple les sports collectifs ou de contact pour canaliser l’énergie des enfants TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité). La pratique du dessin ou d’une autre activité artistique peut aussi être profitable à un enfant qui a du mal à se concentrer. Et en cas d’hésitation ? « De nombreux clubs proposent des séances d’essai pour se faire une idée avant de s’engager sur toute l’année. »

Ne pas le surcharger

Guitare le lundi, solfège le mardi, anglais le mercredi… Si avoir des loisirs est profitable aux enfants, attention de ne pas trop le submerger d’activités, au risque que cela ne se ressente sur ses résultats scolaires ou sur son bien-être. « Un enfant a trop d’activités lorsqu’il doit presque tous les jours se dépêcher pour goûter et faire ses devoirs. C’est aussi contre-productif s’il n’a jamais de temps de repos », avertit Charlotte Docus.

Une étude parue en février dernier dans la revue scientifique Economics of Education Review montre même que, chez les adolescents, pratiquer trop d’activités extrascolaires nuit à leurs compétences cognitives et à leur santé mentale.

Lui apprendre la persévérance

C’est une situation qui peut malheureusement arriver, au grand dam des parents : que son enfant, après quelques semaines passées à son activité, ne veuille plus y mettre les pieds. S’il faut, évidemment, d’abord essayer de comprendre pourquoi il ne veut plus s’y rendre, il ne faut pas non plus abdiquer immédiatement, d’autant plus lorsqu’on a payé pour une année complète. Pour apprendre à son enfant la fiabilité et la persévérance, Charlotte Docus conseille de passer avec lui un pacte. « Dès l’âge de sept ans, on peut rédiger et signer avec lui un contrat dans lequel il s’engage à se rendre à son activité jusqu’à la fin de l’année scolaire. » Il faut cependant savoir se montrer indulgent en cas de coup de mou passager. « Il peut arrêter une semaine ou deux, puis reprendre, une fois qu’il a retrouvé sa motivation. Cette pause peut d’ailleurs être notée dans le contrat. »

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