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Pour sa rentrée, Édouard Philippe cajole la droite "Macron-compatible"

Édouard Philippe, le 5 juillet 2020 au Havre. - SAMEER AL-DOUMY / AFP
Édouard Philippe, le 5 juillet 2020 au Havre. - SAMEER AL-DOUMY / AFP

Sur le site Internet de l'association, on bat le rappel des troupes: "Ateliers de la République des maires le 25 septembre en présence d'Édouard Philippe." "Inscrivez-vous!", exhorte-t-on. Ce vendredi, l'association "la République des maires" reçoit l'ancien Premier ministre.

Cette structure a vu le jour en juin 2019 autour de la figure "Macron-compatible" de Christophe Béchu, le maire ex-LR d'Angers et président de l'association. Les 72 signataires du manifeste, à l'époque publié dans les colonnes du Journal du dimanche et appelant à soutenir l'exécutif, sont tous des édiles et élus locaux issus de la droite et du centre-droit. Dans l'organigramme figure notamment la maire du IXe arrondissement Delphine Bürkli, ex-LR proche d'Édouard Philippe.

Depuis son départ de Matignon le 3 juillet dernier, Édouard Philippe s'est fait discret. Réélu maire du Havre dans la foulée, l'ex-Premier ministre s'est ensuite octroyé une pause estivale, au cours de laquelle un sondage l'a crédité d'une forte cote de popularité, le propulsant personnalité politique préférée des Français.

Il n'est réapparu publiquement que le 10 septembre, lors des obsèques d'Antoine Rufenacht, son mentor et prédécesseur à la mairie du Havre.

Implication en vue des sénatoriales

Depuis, Édouard Philippe a officiellement fait sa rentrée. Il est d'abord allé apporter son appui à des proches. Le 16 septembre, il était au côté de la LR Agnès Canayer, conseillère municipale du Havre et sénatrice sortante de Seine-Maritime, en campagne pour sa réélection dimanche prochain.

"Je crois que nous aurons bien besoin dans les semaines qui viennent de cette capacité de rassemblement, de dépassement", avait déclaré à cette occasion l'ancien chef du gouvernement.

Ce mercredi, c'est dans l'Eure, auprès du ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu, également candidat aux sénatoriales, qu'Édouard Philippe se rend. Un ministre qui comme lui, est un transfuge de LR en Macronie.

Une rentrée politique qui ne dit pas son nom? "Il répondrait qu'il a déjà fait sa rentrée politique, au Havre en début de mois", balaye auprès de BFMTV.com Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine, ex-LR désormais affilié à LaREM, proche du maire du Havre.

"On accueille un des nôtres"

Ce vendredi, Édouard Philippe est donc attendu à l'hippodrome d'Angers à l'invitation de "la République des maires". Ce rendez-vous, l'ancien occupant de Matignon en avait pris bonne note avant de partir en vacances, selon L'Express.

"(Ce mouvement) pourrait s'appeler 'l'association des maires pour Édouard Philippe', mais ce serait un peu trop voyant", a plaisanté l'un de ses membres, selon des propos rapportés par l'hebdomadaire dans une longue enquête en plusieurs volets.

"On accueille l'un des nôtres, un élu local, un maire qui croit aux racines", a commenté Christophe Béchu auprès de l'AFP, estimant que son ami avait "pris une autre dimension".

"L'objectif c'est de rassembler"

"Lui, d'abord, il va retrouver des amis. C'est des élus qu'on connaît bien, qui sont proches d'Édouard", observe Thierry Solère. "Il est dans une logique assez large de regrouper les gens", poursuit le député des Hauts-de-Seine, qui essaiera de se rendre à Angers vendredi.

Le regroupement, un champ lexical que l'on retrouve aussi dans la bouche de Gilles Boyer, eurodéputé et fidèle ami d'Édouard Philippe avec lequel il travaille sur un livre portant sur l'exercice du pouvoir.

"C'est un atout pour la majorité", qu'il "a contribué pendant trois ans à élargir" abonde Gilles Boyer auprès de l'AFP.

À son départ de Matignon en juillet, Emmanuel Macron a investi Édouard Philippe d'une mission - aux contours flous - consistant à reconstruire une majorité en vue de 2022, avait révélé BFMTV. Gilles Boyer indique ne pas avoir "eu de précision, d'explication sur ce que le président attendrait d'Édouard".

Édouard Philippe "dit souvent que tout quinquennat est un rétrécissement. Comme tout quinquennat est un rétrécissement, il faut à chaque occasion essayer d'élargir", analyse Thierry Solère. Vendredi, "l'objectif c'est de rassembler, pas juste de faire une photo", ajoute le parlementaire.

Article original publié sur BFMTV.com