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Rentrée littéraire – Le thriller poético-social de Thomas B. Reverdy

Thomas B. Reverdy monte le volume de la révolte jusqu’au carnage. - Credit:Céline Nieszawer © Flammarion
Thomas B. Reverdy monte le volume de la révolte jusqu’au carnage. - Credit:Céline Nieszawer © Flammarion

Ça commence à l’aube d’un jour ordinaire en banlieue parisienne, et ça finit en guerre, ce même jour de janvier, entre chien et loup, à l’heure où la violence s’abat sur Bondy comme le crépuscule sur la terre. Sous l’échangeur d’autoroute ce matin-là, RAS : canal blême, tubes d’acier, rubans d’asphalte, silhouettes encapuchonnées tenant des molosses en laisse. Accoudé à la balustrade, ses écouteurs sur les oreilles, Mo regarde le soleil se lever avant d’aller au lycée. Candice, sa prof de théâtre, « à vélo qu’il vente ou qu’il neige » parce que « c’est une dingue », passe en trombe. Dans le RER, Paul, « un écrivain et un poète », vient pour la première fois à Bondy animer un atelier d’écriture. Et sous le pont, Lucky, « visage taillé aux électrochocs », se fait « marave » par un « facho » en blouson de bombardier – une sombre histoire de clopes ou d’envie de se cogner dès potron-minet.

Comme toujours chez Thomas B. Reverdy, l’atmosphère est soignée, la tension maîtrisée à la virgule près, et les moindres mouvements des personnages chorégraphiés comme dans un ballet. Le temps, la lumière, les gens : tout est juste, aussi lisse et précis qu’un tableau hollandais. Sauf que la « petite » embrouille du matin n’est pas terminée. Page après page, heure après heure, acte après acte, Reverdy monte la pression et le volume de la révolte à fond, jusqu’au carnage.

Rayon d’amour. C’est le thriller poético-social de la rentrée, où le malheur semble [...] Lire la suite