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Rentrée littéraire : au XVIIe, une France (déjà) ingouvernable

Ce tableau de Claudius Jacquand représente Cinq-Mars rendant son épée à Louis XIII, sous l’œil de Richelieu.  - Credit:CC-BY-SA
Ce tableau de Claudius Jacquand représente Cinq-Mars rendant son épée à Louis XIII, sous l’œil de Richelieu. - Credit:CC-BY-SA

Henri Coeffier de Ruzé d'Effiat, plus connu sous le nom de Cinq-Mars ? Un fringant marquis de 20 ans, placé par Richelieu auprès de Louis XIII pour recueillir ses confidences. D'abord nommé grand écuyer du roi en 1639, le jeune homme ne tarde pas à devenir le favori du monarque, qui lui accorde un trouble intérêt. Cet aristocrate fougueux mais versatile finira par se retourner contre le cardinal, allant jusqu'à comploter son assassinat avec l'aide de l'Espagne, en pleine guerre de Trente Ans (1618-1648). Une conjuration qui le mènera à la potence… François-Guillaume Lorrain, historien et journaliste au Point, consacre un roman alerte à cet épisode qui inspira en son temps Alfred de Vigny (Cinq-Mars, 1826). Son récit, rédigé dans le style d'époque, témoigne d'une connaissance intime d'un XVIIe siècle déjà exploré à travers un précédent ouvrage (Louis XIV. L'Enfant roi).

Plus théâtral que proprement romanesque, il mêle vaudeville et tragédie du pouvoir : répliques imparables, missives interceptées, confidences insinuantes, géopolitique et chambre à coucher. La cour de Louis XIII est un véritable nid d'espions. Entre le roi, son favori et son principal ministre, chacun est, simultanément ou tour à tour, la dupe de l'autre. Mais au-delà de ces cabales dérisoires, et malgré leurs petitesses, le monarque et le cardinal se signalent par leur obstination à servir l'État. Le narrateur ne cache pas son admiration pour ce vieux couple, aux affaires depuis plus de ving [...] Lire la suite