Rennes: l'avenir de Genesio toujours en suspens, des questions à tous les étages
Le constat d'échec est indéniable. Avec deux victoires en douze matchs de championnat pour un club ambitionnant la Ligue des champions, et un seul point pris sur les cinq derniers matchs, Rennes est la pire équipe de Ligue 1 depuis début octobre.
Après la défaite de dimanche face à Lyon (0-1), la direction rennaise, silencieuse face caméra, annonçait la tenue de discussions indispensables durant cette trêve internationale. Avec une grosse interrogation: l'un des moyens de redresser le club est-il de se séparer son entraineur?
Dimanche soir, la tendance n’allait pas dans ce sens. Le club breton n'a rien annoncé de plus ce lundi. Frustré, conscient de la situation mais pas résigné en conférence de presse, Bruno Genesio reste combatif dans son discours, se disant confiant dans sa capacité à faire redémarrer son équipe. "Si je ne l'étais pas, ce serait inquiétant", affirmait-t-il dimanche. Déjà, avant le match de Ligue Europa face au Panathinaikos, il rappelait: "On a déjà connu des périodes difficiles les saisons précédentes. On a trouvé des solutions. On l'a déjà fait. Je l'ai déjà fait."
Les joueurs n’ont pas lâché mais…
C’est l’une des données importantes pour la décision à venir. Le groupe rennais semble toujours suivre Bruno Genesio et son staff. A l’image des deux derniers matchs disputés à dix contre onze, on ne voit pas de joueurs qui ne s’impliquent pas. Le capitaine Benjamin Bourigeaud est ainsi apparu très touché dimanche soir au Roazhon Park. "On ne lâchera pas. On ne lâche pas le staff. C'est tout un club, on est ensemble", a-t-il lancé.
Cette équipe ferait actuellement de son mieux, ce qui est peut-être le plus inquiétant. En revanche, elle semble ne plus savoir comment prendre un match à son compte, ce qui était sa force les précédentes saisons. Le jeu rennais est neutre et sans saveur depuis des mois. Seuls les matchs en Ligue Europa ont apporté un peu d’émotions mais avec des joueurs rennais avant tout valeureux et courageux comme jeudi dernier en infériorité numérique face au Panathinaikos.
Où est passé le jeu de mouvement, le jeu technique et collectif de Rennes des deux dernières saisons, qui était aussi la marque de fabrique de Bruno Genesio? Pourquoi ce jeu si faible? Bruno Genesio a t-il perdu le fil? A l'exception de Matic, l'apport des recrues laisse encore à désirer. On pense à Rieder, Yildirim mais avant tout Blas et Le Fée. La constitution de l'effectif lors du dernier mercato pose question mais le niveau des cadres de l'équipe, notamment dans le secteur offensif, est aussi dramatiquement défaillant. Bourigeaud, Gouiri, Kalimuendo, entre autres, sont méconnaissables. La faillite de l’attaque agace d’ailleurs particulièrement à la tête du club, trouvant qu’on tape fort - à juste titre - sur les erreurs grossières des jeunes défenseurs de l'effectif, sans pointer avec la même sévérité le niveau des attaquants. Est-ce que l’électrochoc et le discours d’un nouveau coach pourraient les réveiller?
Genesio apprécié de l’actionnaire et trop esseulé?
Bruno Genesio a vécu dimanche son 124e match avec Rennes pour un bilan de 63 victoires, 25 nuls, et 36 défaites soit plus de 50% de succès. C’est le meilleur bilan pour un entraineur de Rennes dans l’histoire du club. Depuis son arrivée en mars 2021, Rennes s’est toujours qualifié en Europe et proposait jusque-là un jeu attrayant. Ces états de service plaident en sa faveur. L’actionnaire François Pinault tient ainsi en haute estime son entraineur, et réciproquement.
Genesio peut-il être aussi trop esseulé dans les prises de parole publiques? L’entraineur est en effet le seul à s’exprimer au sein du club. Le président Olivier Cloarec avait tout de même pris la parole et haussé le ton après la défaite à Lorient le 22 octobre dernier (2-1). En revanche, silence radio du côté de Florian Maurice, le directeur technique, pourtant le bâtisseur numéro 1 de l'effectif rennais et qui devrait comme son entraineur être en première ligne après ce premier tiers de saison raté. Une prise de parole est attendu dans la semaine pour clarifier la position du club.
Le Stade rennais n'a pas écarté un entraineur en cours de saison depuis presque cinq ans. C'était le 3 décembre 2018 avec le départ de Sabri Lamouchi. Son successeur Julien Stephan avait démissionné le 1er mars 2021. Bruno Genesio, lui, est encore sous contrat jusqu'en juin 2025.