Renault et la taxe au poids : « Il ne faut pas culpabiliser le client »

Si la taxe au poids avait existé au début des années 1980, le Renault Espace n'aurait même pas été projeté.
Si la taxe au poids avait existé au début des années 1980, le Renault Espace n'aurait même pas été projeté.

« Je considère que la taxe sur le poids est complètement inutile. La demande se porte sur des véhicules plus gros. Or, le client est roi. Je ne vois pas pourquoi on devrait le culpabiliser ainsi », a lancé le président de Renault, Jean-Dominique Senard, dans une interview parue vendredi dans Le Monde.

Le gouvernement a décidé d'instaurer un « malus poids » pour les véhicules les plus lourds, l'une des revendications de la Convention citoyenne pour le climat. Les contours de ce nouveau malus, limité pour le moment aux rares voitures de plus de 1,8 tonne, seront examinés lors de la deuxième partie du vote du budget. Mais on sait ce que sont les critères, il suffit de les faire bouger pour que cela concerne, au fil des années, de plus en plus d'usagers.

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« On veut préserver les emplois dans la filière automobile ? Commençons par alléger la fiscalité sur la mobilité », a poursuivi Jean-Dominique Senard.

Erreur collective

« C'est sympathique de parler de moteur électrique, mais des milliers d'emplois étaient concentrés sur les moteurs thermiques. Nous (les constructeurs) nous retrouvons brutalement dans une situation où il faut régler ces questions sociales sans avoir pu les anticiper », a-t-il expliqué.

Selon M. Senard, « nous avons commis une erreur collective. On a le droit de nous demander d'évoluer, de restructurer, d'innover, mais il faut aussi nous donner les moyens d'anticiper [...] Lire la suite