René Lalique, l'inventeur du bijou moderne
Paris, 1890. La capitale est en pleine effervescence créative. Une nouvelle esthétique réunissant tous les arts décoratifs s’invente : c’est l’avènement de l’Art nouveau, mouvement incarné à merveille par Hector Guimard et ses célèbres ferronneries des bouches de métro parisiennes. Excellent dessinateur, sculpteur et ciseleur hors pair, le joaillier René Lalique entend offrir "quelque chose qu’on n’aurait pas encore vu". S’inspirant des femmes, de la faune et de la flore (ses trois piliers), misant sur la beauté plutôt que la préciosité, il va révolutionner son métier. Auprès de la bourgeoisie qui parade dans les théâtres ou les grands magasins, son style célébrant la nature cartonne ! Lalique séduit même la Divine, la comédienne Sarah Bernhardt, fidèle cliente. En 1900, il triomphe à l’Exposition universelle de Paris. Ses contemporains le consacrent "inventeur du bijou moderne". Considérées comme des chefs-d’œuvre, ses créations figurent aujourd’hui au sein de collections privées de renom et dans de prestigieux musées à travers le monde.
René Lalique dépoussière le bijou par son usage novateur des matières. Installé en 1890 au 20 rue Thérèse, près du Palais Royal (Paris), il a un coup de génie : imposer le verre ! Ce matériau translucide, qui le fascine par son pouvoir de réfraction de la lumière, va s’incruster, sculpté, poli, satiné, dans ses créations. Le joaillier ose tout : il met en lumière les pierres dures - jusqu’ici dédaignées par le milieu du luxe - notamment l’agate, (...)
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