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Remaniement ministériel : les policiers espèrent que Castaner soit remplacé

Les forces de l'ordre estiment que le ministre ne les soutient pas suffisamment face aux accusations de violences policières et de racisme.

"Nous sommes là et nous serons là pour vous défendre", avait lancé Christophe Castaner le 26 juin, en déplacement à l'école nationale de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Des propos qui intervenaient deux semaines après un discours, le 8 juin, au cours duquel il avait annoncé la fin de l'enseignement de la méthode dite de la "clef d'étranglement".

Un discours qui a suscité la colère des forces de l'ordre, accusant déjà le locataire de Beauvau de ne pas les soutenir suffisamment face aux accusations de violences policières et de racisme parmi leurs rangs. Pendant plus de deux semaines en juin, des policiers se sont regroupés tous les soirs, jetant leurs menottes au sol en signe de protestation, notamment devant le Bataclan.

Un courroux qui se retrouve en cette période de remaniement ministériel, alors qu'Édouard Philippe a présenté vendredi la démission de son gouvernement, et que Jean Castex a dans la foulée été nommé pour le remplacer à Matignon.

"Les collègues ont été blessés dans leur chair. On a stigmatisé le policier en disant qu'il est raciste, qu'il est violent", s'offusquait au micro de BFMTV Ludovic Bonnet, secrétaire départemental adjoint Unité SGP Police - Force ouvrière Seine-Saint-Denis, le 12 juin dernier.

Désormais, les manifestations policières sont terminées, mais la colère est toujours là: "Il y a eu un lien de confiance de rompu avec les policiers, tous les policiers nationaux, quel que soit leur grade", estime à notre antenne Rocco Contento, secrétaire départemental Unité SGP Police - Force ouvrière Paris. "Pour un ministère de cet acabit, il est vrai que ce serait mieux que nous ayons un vrai flic, quelqu'un qui connaisse vraiment le métier et qui soit en connexion avec le terrain. Mais bon, ça n'est pas à nous de faire le casting."

Frédéric Péchenard, éventuel successeur?

Officiellement, aucun policier ne réclame le départ de Christophe Castaner. Mais le ministre est indéniablement en position délicate. Pour le remplacer, un nom est évoqué : celui du sarkozyste Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police, membre des Républicains et vice-président de la région Île-de-France chargé de la sécurité.

"En interne c'est sûr que ce serait bien perçu, c'est un ancien grand policier. Il est aussi lié à une approche plutôt offensive de la police, et à une époque et dans une période où il y a justement ces demandes ici et là pour un peu modérer les méthodes policières, c'est quelque chose qui pourrait être assez mal reçu par une partie de l'opinion publique", estime Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Cesdip (Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales), spécialiste police-sécurité.

Qui que soit le nouveau locataire de Beauvau, les syndicats de policier espèrent être reçus rapidemment à l'issue du remaniement.

Article original publié sur BFMTV.com

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