Griset, Moreno, Hai... Ces "inconnus" qui arrivent au gouvernement

Figure de la politique locale en Alsace, Brigitte Klinkert est entrée au gouvernement lors du remaniement du 6 juillet.
Figure de la politique locale en Alsace, Brigitte Klinkert est entrée au gouvernement lors du remaniement du 6 juillet.

Les détails du gouvernement, dirigé par le Premier ministre Jean Castex, ont été dévoilés lundi 6 juillet. Parmi les nouveaux arrivants, plusieurs sont des novices de la politique nationale ou des inconnus du grand public.

S’il n’a pas signé autant de départs que ce à quoi on pouvait s’attendre, le remaniement annoncé ce lundi 6 juillet a été marqué par de nombreuses arrivées. Et si plusieurs noms célèbres ont fait leur entrée au gouvernement - Roselyne Bachelot, Éric Dupont-Moretti, Barbara Pompili - d’autres nouveaux arrivants sont bien moins connus.

Élisabeth Moreno, reine de la tech

C’est notamment le cas d’Élisabeth Moreno, qui remplace Marlène Schiappa comme ministre déléguée, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, la Diversité et l’Égalité des chances. Née au Cap-Vert, cette femme de 49 ans est arrivée en France avec sa famille lorsqu’elle avait 7 ans. Ayant débuté sa carrière comme juriste, elle a rapidement changé de voie en créant une entreprise dans le bâtiment avec son mari de l’époque, précise L’Express.

Elle a ensuite passé du temps dans de grandes entreprises : chez France Télécom puis Dell. Élisabeth Moreno a ensuite gravi les échelons chez Lenovo, une société de matériel électronique, jusqu’à en devenir PDG France. En janvier dernier, elle est devenue la président d’HP Afrique.

En parallèle, cette mère de deux enfants est membre du Cercle InterElles, un réseau qui défend “la mixité et l’égalité professionnelle dans les secteurs scientifiques et technologiques”. “Je sais combien ça coûte d’en arriver là car je cochais toutes les cases de l’impossibilité : des parents qui ne savent ni lire ni écrire ; une femme, noire, élevée dans une cité et évoluant dans le bâtiment puis les techs”, confiait-elle au Figaro, en 2019. Elle peut désormais ajouter une nouvelle ligne à son CV déjà bien rempli.

Brigitte Klinkert, figure locale en Alsace

Connue localement pour son rôle de présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert a fait son entrée dans la politique nationale lundi 6 juillet, en devenant ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, en charge de l’Insertion.

Cette femme, qui aura 64 ans à la fin du mois, est une véritable figure de la politique locale en Alsace. Petite-fille de Joseph Rey, qui a été maire de Colmar pendant 30 ans, elle s’est elle-même très vite lancée dans la vie publique, d’abord à la préfecture du Bas-Rhin puis au conseil régional, comme le rapporte les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Elle a, par ailleurs, été très longtemps adjointe au maire de Colmar, Gilbert Meyer, et a été la première femme élue au conseil général du Haut-Rhin, en 1994, toujours selon le quotidien régional. Décidément pionnière, elle a également été la première femme présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin, en 2017.

L’an dernier, à la même époque, elle a été décorée officier de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron.

Alain Griset, syndicaliste défenseur des artisans

Alain Griset a fait son entrée au gouvernement ce 6 juillet comme ministre délégué en charge des Petites et Moyennes Entreprises. Sa particularité, c’est qu’il était jusque-là président d’un syndicat, l’U2P (L’Union des entreprises de proximité), qui regroupe les chefs d’entreprise artisans et indépendants.

Né dans le Nord, d’un père ouvrier métallurgiste et d’une mère femme au foyer, ce sexagénaire est très tôt devenu chauffeur de taxi, après avoir “brillamment raté son bac”, comme il le raconte pour le site Lens.maville. Métier qu’il a exercé à son compte pendant plus de 30 ans, comme le rapporte le Huffington Post.

En parallèle, le père de famille s’est beaucoup engagé pour l’artisanat, en occupant notamment les mandats de président de la Chambre de métiers et de l'artisanat de le région du Nord-Pas-de-Calais, président du groupe de l’Artisanat au Conseil économique, social et environnemental (CESE) et président de l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat. Il aura la lourde tâche d’aider les PME à sortir la tête de l’eau après la crise sanitaire du coronavirus.

Nadia Hai, la députée qui a battu Benoît Hamon

La nouvelle ministre chargée des Villes n’est arrivée en politique qu’en 2017. Cette mère de famille, co-fondatrice du Comite Femmes en Marche avec Macron, comme le précise France Inter, a été élue députée sous les couleurs de la majorité lors des dernières élections législatives.

Elle s’était présentée dans la 11e circonscription des Yvelines, dont dépend Trappes, sa ville d’origine. Elle avait d’ailleurs, entre autres, battu l’ex-socialiste Benoît Hamon.

Avant cela, elle a été conseillère de gestion en patrimoine, notamment pour les banques HSBC et Barclays. À son arrivée dans l’Hémicycle, Nadia Hai est devenue membre de la commission des finances et vice-présidente du groupe d’études villes et banlieues. Elle a tenu a démissionner dès que sa nomination a été officialisée. Un geste qui n’a rien d’obligatoire, mais les circonstances sont particulières, rapporte France Inter. Lorsqu’un député entre au gouvernement, son suppléant prend son siège. Or, outre le fait qu’il ne le “souhaite pas”, comme il l’a affirmé au Monde, Moussa Ouarouss est mis en examen car il est soupçonné d’être impliqué dans un trafic de stupéfiant international.

Brigitte Bourguignon, du PS à LREM

Brigitte Bourguignon n’est pas une novice en politique nationale, ni en politique tout court. Cette ancienne socialiste est originaire de Boulogne-sur-Mer. C’est sous les couleurs roses qu’elle a d’ailleurs été élue députée en 2012. Mais, durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, elle est exclue du parti et rejoint la République en marche. C’est sous cette étiquette qu’elle a été réélue députée en 2017. Elle est ensuite devenue présidente de la Commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale et a été nommée, début juin, présidente de la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus, rappelle LCI.

Ancienne secrétaire médicale, celle qui est désormais ministre déléguée en charge de l’Autonomie a adhéré au PS à 28 ans. Elle a, par ailleurs, occupé le rôle d’adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer durant deux mandats, comme le précise La Voix du Nord, et assure être “toujours de gauche”, selon le quotidien régional.

Tous ces nouveaux ministres vont évoluer dans le contexte très particulier de la crise sanitaire et économique liée au coronavirus.

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