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Remaniement: quand Le Drian envoyait un SMS à Royal destiné à Macron

Jean-Yves Le Drian et Ségolène Royal à l'Élysée, le 7 décembre 2016. - ERIC FEFERBERG / AFP
Jean-Yves Le Drian et Ségolène Royal à l'Élysée, le 7 décembre 2016. - ERIC FEFERBERG / AFP

L'imbroglio avait fait couler beaucoup d'encre début juillet. Alors que le remaniement ministériel était imminent, Ségolène Royal, interrogée sur notre antenne lors de l'émission BFM Politique du 5 juillet, assurait avoir été contactée par "un proche" d'Emmanuel Macron dans le cadre des tractations pour former la nouvelle équipe gouvernementale.

"J'ai dit 'si c'est pour mener une politique plus sociale, plus écologiste et plus démocratique, faites-moi une proposition', et nous en sommes là", avait déclaré l'ancienne ministre de l'Environnement sous François Hollande, contemptrice de l'exécutif depuis de longs mois.

Premier démenti du Château

En plateau, la surprise est palpable. Mais peu après, retournement de situation: l'Élysée se fend d'une réaction pour dire que "Ségolène Royal n'a pas été approchée. Personne ne l'a appelée afin qu'elle entre au gouvernement".

Quelques heures après, Ségolène Royal se confiait au Parisien pour opposer un démenti à celui du Château, révélant l'identité du mystérieux contact: oui, elle a bel et bien été approchée par "un proche" du chef de l'État, en la personne de Jean-Yves Le Drian. D'abord par SMS, puis au cours d'un échange téléphonique.

"Si des conseillers de l'Élysée démentent, je ne leur en veux pas. Ils ne sont pas forcément au courant!", avait-elle déclaré au Parisien.

"L'autre folle de Ségo"

Dans son édition du 29 juillet, Le Canard Enchaîné s'est penché sur "l'énigme" que représentait cette histoire. D'après l'hebdomadaire satirique, tout aurait commencé par une adresse de Macron à quelques proches, parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères, afin de trouver des noms de femmes de gauche susceptibles de rejoindre le gouvernement.

Jean-Yves Le Drian a alors bel et bien écrit à son ancienne comparse du Parti socialiste, puis s'est entretenu avec elle au téléphone. Jusque-là, l'histoire est connue. Le chef de la diplomatie française en aurait ensuite rendu compte à Emmanuel Macron qui aurait dit ne pas sentir "du tout ce truc", avant de glisser le nom de Barbara Pompili, effectivement nommée ministre de la Transition écologique le lundi suivant.

"Pompili très bien, c'est quand même mieux que l'autre folle de Ségo", aurait réagi par message Jean-Yves Le Drian, croyant répondre au président de la République, alors qu'il s'adressait en fait son SMS à la principale intéressée, Ségolène Royal...

Royal nie avoir été qualifiée de "folle"

Contactée par Le Parisien, cette dernière confirme la lourde bourde de Jean-Yves Le Drian, mais nie la dénomination de "folle" et assure ne pas avoir transmis cette citation au palmipède.

"Est-ce que j'en avais parlé à quelqu'un qui l'aurait répété, je ne sais pas...", a-t-elle déclaré au quotidien. "Comme je le dis dans mon dernier livre, dès que les femmes dérangent ou quand on ne les maîtrise pas, on dit qu'elles sont folles, qu'elles n'ont plus leur équilibre mental. Jamais on ne dit cela pour un homme!"

Selon l'hebdomadaire, l'affront n'aurait pas empêché Ségolène Royal d'écrire directement à Emmanuel Macron pour lui dire que Jean-Yves Le Drian l'avait contactée. "Tu m'appelles quand tu veux", conclut-elle. Un message resté lettre morte. Le lendemain, dimanche, l'affaire était révélée, Ségolène Royal indiquait sur notre antenne avoir été jointe dans le cadre du remaniement.

Article original publié sur BFMTV.com