Les relations entre les deux Corées dans l’impasse
Sur fond d’une foule de soldats nord-coréens, deux visages s’extraient d’une brume épaisse : le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, et son homologue Corée du Sud, le président Yoon Suk-yeol.
“Les politiques intérieures qui sous-tendent les relations intercoréennes”, annonce le numéro de septembre de The Diplomat, un mensuel consacré à l’actualité de l’espace Asie-Pacifique. “Les dirigeants agissent peut-être à l’échelle mondiale, mais ils pensent à l’échelle locale”, précise le magazine en page intérieure :
“Nulle part cette situation n’est plus évidente que dans la péninsule coréenne, où le risque d’un conflit dévastateur s’accroît, en grande partie en raison des changements politiques survenus dans les deux Corées.”
En Corée du Sud, une “politique de ligne dure” est revenue sur le devant de la scène depuis l’investiture du gouvernement conservateur Yoon, en 2022, “qui rompt avec la politique de dialogue et d’engagement menée par son prédécesseur progressiste” visant à la dénucléarisation de la région. Ainsi, en février 2023, le ministère sud-coréen de la Défense a officiellement requalifié la Corée du Nord d’“ennemi”, pour la première fois depuis six ans. Cette ligne radicale a notamment été réaffirmée lors des élections législatives de février.
Le nucléaire comme légitimité
En Corée du Nord, le “vénéré camarade” Kim Jong-un vante pour sa part les mérites de sa politique du Byongjin (“double poussée” en français), qui lie le développement économique du pays à celui de son industrie d’armement nucléaire. Et qui, de fait, assoit la légitimité du régime sur ce type d’armement. Dans ces conditions, “la volonté du gouvernement Yoon de ‘dénucléariser’ à tout prix est perçue par Pyongyang comme une menace directe à son objectif fondamental de sécurité et de préservation du régime.”
En toute logique, le dictateur nord-coréen a décidé, en janvier 2024, de qualifier désormais la Corée du Sud non pas de pays frère, comme c’était le cas auparavant, mais de “principal ennemi”, qu’il n’hésitera pas à “anéantir”. Fini les antiennes sur “la réunification du pays par les cœurs”.
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