Regrouper les islamistes dans les prisons, une fausse bonne idée

Les coursives des quartiers des hommes dans la prison de Fresnes, le 16 juin 2011

Plus de six mois après les attentats de janvier, le regroupement des détenus radicalisés dans les prisons continue de diviser syndicats, chefs d'établissements et responsables politiques.

Il aura fallu moins de sept mois pour que le projet de généralisation du regroupement des détenus islamistes vacille. Ce mardi, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, livre un rapport largement défavorable au projet porté par Manuel Valls au lendemain des attentats de janvier 2015.

Expérimenté dès le mois d’octobre 2014 par le directeur de la maison d’arrêt de Fresnes avec une dizaine de détenus identifiés comme islamistes radicaux, le projet a été étendu aux établissements de Fleury-Mérogis (Essonne) et d’Osny (Val-d’Oise) au début du mois de février. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, avait simultanément lancé une évaluation de ce mode de gestion des détenus radicalisés.

Pour Adeline Hazan, le bilan de cette évaluation est limpide : «Le regroupement des détenus radicalisés présente des risques qui ne paraissent pas avoir été pris en compte, notamment la cohabitation de personnes détenues présentant des niveaux d’ancrage très disparates dans le processus de radicalisation.»

Pourquoi le projet divise ?

• Un phénomène à ne pas surévaluer

Dès le mois de novembre, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, s’était dite «très très réservée» sur l’expérimentation menée à Fresnes. Pour elle, se pencher sur le problème de la radicalisation au sein des prisons est une chose, mais il ne faudrait pas croire pour autant avoir contré intégralement ce phénomène. «Nous faisons de la détection [de radicalisation], parce qu’il faut identifier, faire juger et sanctionner. […] Ce n’est pas que dans la prison, parce que nous avons souvent des personnes qui n’ont pas d’antécédents, ni judiciaires ni carcéraux. A la limite, ce serait presque plus facile parce que nous avons un public captif, mais ça ne nous dispense pas de regarder dans l’ensemble (...)

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