Refus d'obtempérer: Nunez évoque "une hausse" tout en parlant de tirs policiers dans "0,5% des cas"
Un mois et demi après son arrivée à la préfecture de police de Paris, Laurent Nunez dévoile son plan d'action. L'ancien secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur se sait très attendu, notamment sur la question des refus d'obtempérer. Neuf personnes ont été tuées par des tirs policiers depuis le début de l'année.
"C'est vrai que (les refus d'obtempérer) sont en hausse et que les motifs de refus sont de plus en plus futiles", avance le préfet de police dans les colonnes du Parisien.
Des tirs des forces de l'ordre "extrêmement encadrés"
Un rapport du Sénat avait déjà montré une augmentation de 28% de ce délit entre 2015 et 2020. Cette hausse s'est poursuivie l'an dernier, passant de 25.871 refus d'obtempérer en 2020 à 26.320 refus d'obtempérer en 2021. Ce délit est aujourd'hui le principal motif pour lequel les policiers utilisent leurs armes de service.
"Mais cet usage est extrêmement encadré et doit toujours être proportionné. Comme l'a dit le ministre, les forces de l'ordre n'utilisent leurs armes que dans 0,5% des cas", défend encore Laurent Nunez auprès du quotidien.
Le quinquagénaire revient également sur le fiasco de la finale de la Ligue des champions en mai dernier, à moins de deux ans de l'organisation des Jeux olympiques à Paris. Les ratés en série ont obligé son prédécesseur Didier Lallement à venir s'expliquer devant les sénateurs. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, d'abord droit dans ses bottes, a dû également esquisser un mea culpa.
"Les évènement du Stade de France ont légitimement pu créer un doute", reconnaît d'ailleurs l'ancien bras droit de Christophe Castaner place Beauvau.
Nunez promet une cérémonie d'ouverture des JO très "sécurisée"
Une immense cérémonie qui devrait accueillir plusieurs centaines de milliers de personnes sur les berges de Seine est prévue pour la soirée d'ouverture. En juillet dernier, la Cour des comptes soulevait dans un rapport provisoire le retard pris dans l’organisation de la sécurisation de l’événement. Le moindre couac entacherait à la fois l’image de l’institution olympique et celle de la France.
"(Les zones qui accueilleront du public) seront sécurisées en termes de risque terroriste, de lutte contre la délinquance mais aussi de gestion de foule", promet ainsi Laurent Nunez, assurant "n'être pas du tout en retard" dans l'organisation de l'évènement.
Plus de policiers pour être "plus visible" et "dissuassif"
Le quinquagénaire fait également le service après-vente des annonces d'Élisabeth Borne le 6 septembre dernier. La Première ministre a annoncé le recrutement de "8500 policiers et gendarmes supplémentaires" en 5 ans dont "3000 en 2023".
"L'idée est d'être présent sur tous les points de faits délictueux: les points de deal, les lieux de grande concentration de personnes. Il faut une présence policière à la fois visible, donc dissuasive et efficace, ce qui implique une activité soutenue et des interpellations", décrypte le préfet de police de Paris, auprès du quotidien.
Soucieux de renvoyer l'image d'un homme à la tâche, Laurent Nunez promet également "d'éradiquer" le trafic de crack dans la capitale "dans un an". Ces dernières semaines, de nombreux riverains de la porte de la Villette, du quartier de Stalingrad mais aussi de Pantin ont dénoncé les nuisances à répétition engendrées par les trafiquants et les consommateurs.