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Réforme des retraites : Braun-Pivet dénonce des "pressions inqualifiables" sur les députés

Réforme des retraites : Braun-Pivet dénonce des « pressions inqualifiables » sur les députés (photo prise le 6 février 2022)

Plusieurs députés du Rassemblement national et de Renaissance dénoncent des manœuvres d’intimidation.

POLITIQUE - Pressions sur le Palais Bourbon. La présidente de l’Assemblée nationale a pris la parole ce mardi 7 février pour revenir sur le climat houleux qui entoure le début de l’examen de la réforme des retraites dans l’hémicycle et dénoncer les « pressions inqualifiables » que subissent les députés. Quelques heures auparavant, les abords de la chambre basse du Parlement avaient été tagués, tandis que les élus du Rassemblement national se plaignent de messages vocaux malveillants.

« Ça suffit. Notre démocratie est un bien précieux, nous avons été élus pour légiférer, pour œuvrer dans l’intérêt général, dans l’intérêt de nos concitoyens », a ainsi rappelé Yaël Braun-Pivet devant les caméras, comme vous pouvez le voir ci-dessous, en fustigeant « des agissements, des pressions, des intimidations inqualifiables ». « Nous ne les tolérerons pas. »

« Les Français ont besoin de savoir qu’ils peuvent compter sur une Assemblée nationale qui soit libre et qui ne se laisse pas intimider par quiconque », a-t-elle ajouté, annonçant que l’institution « sera aux côtés de chaque parlementaire menacé dans l’exercice de ses fonctions. »

Statue revisitée, porte taguée…

Plus précisément, la présidente de l’Assemblée nationale a évoqué les tags découverts ce mardi matin, au deuxième jour de l’examen de la réforme dans l’hémicycle, et au troisième jour de contestation sociale dans la rue, aux abords du Palais Bourbon. Des militants ont écrit « 60 ans », sur la grande porte de l’Assemblée, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux par le journaliste indépendant Clément Lanot. Mais l’inscription n’était plus visible en fin de matinée.

Quelques mètres plus loin, la statue de la Loi, qui surplombe la place du Palais Bourbon sur laquelle donne l’Assemblée nationale, a été affublée d’une chasuble bleue, d’un bonnet rose à pois, d’un drapeau de l’association « Attac » et un panneau pour une « retraite à 60 ans ».

Selon une série de tweets et de vidéos diffusées sur le compte Twitter d’Attac France, des militants de leur association et du mouvement féministe Les Rosies ont mené une action sur cette place emblématique pour « dénoncer le caractère illégitime, injuste et injustifié de la réforme ». Ils ont chanté et brandi des panneaux bardés du mot « injustice », et allumé des fumigènes noirs.

Toujours selon un tweet d’Attac France, 8 militants auraient été interpellés par les forces de l’ordre. Sans citer l’association, Yaël Braun-Pivet a, elle, évoqué trois interpellations lors de son point presse.

…et des députés menacés

La quatrième responsable de l’État a également dénoncé « les appels malveillants » ou les messages d’intimidations dont font l’objet certains élus, en écho à ce qu’évoquait Marine Le Pen la veille. Lundi, lors de l’ouverture des débats à l’Assemblée, la cheffe des députés RN s’est plainte de « manœuvres » pour « distraire » des parlementaires avec des messages vocaux d’intimidation pendant un scrutin.

« Je tiens à dénoncer un fait extrêmement grave. Certaines de nos députées femmes viennent de recevoir un message leur indiquant qu’un de leurs enfants est hospitalisé. Il s’agit donc là d’une manœuvre qui vise à empêcher ou distraire les députées RN de leur présence pour voter cette motion référendaire », a-t-elle déploré dans l’hémicycle en fin de journée, au moment où l’Assemblée devait se prononcer sur une demande de référendum portée par son camp, hostile à la réforme. « Que des gens osent utiliser ce type de méthode est lamentable », a-t-elle fustigé.

Laurence Robert-Dehault, une des élus victimes de ces appels a fait écouter aux journalistes, salle des quatre colonnes, le message inquiétant qu’elle a reçu à l’image de certaines de ses collègues. Une séquence à retrouver ci-dessous. Selon une source parlementaire, Marine Le Pen, qui a annoncé son intention de porter plainte, va demander la protection fonctionnelle pour les trois députées visées, c’est-à-dire une prise en charge de leurs frais d’avocat par la chambre basse.

Et les menaces ou intimidations ne s’arrêtent pas là. Répondant à la cheffe de file du RN dans l’hémicycle, Fadila Khattabi, la présidente Renaissance de la commission des Affaires sociales, a à son tour dénoncé des pratiques « scandaleuses », lundi.

« Une fois n’est pas coutume, je vais être tout à fait d’accord avec Madame Le Pen. En ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d’intimidation, j’en ai reçu une, avec des menaces sur nos familles, nos enfants », a-t-elle déploré, avant d’ajouter : « C’est absolument scandaleux, on est dans une République libre, démocratique. Nous ne devons pas être intimidés. » De quoi provoquer un rare moment d’unité sur les bancs de l’Assemblée, puisque tous les députés présents en séance se sont levés pour l’applaudir.

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