Une redevance sur le motif léopard pour financer la protection animale ?

En 1962, la première dame des États-Unis Jackie Kennedy, sans doute “l’une des femmes les plus photographiées” de son époque, faisait sensation en arborant un majestueux manteau en fourrure de léopard, confectionné par son styliste personnel.

Si le pelage du félin est arboré depuis l’Antiquité comme symbole de puissance, cette sortie a suscité un engouement sans pareil dans le monde de la mode. “On estime que 250 000 léopards ont été tués pour satisfaire les consommateurs qui voulaient ressembler à Jackie”, explique The New Yorker. Le léopard a fait son apparition dès 1973 sur la liste des espèces menacées établie par le gouvernement américain.

Si la population de léopards est aujourd’hui difficile à évaluer, la tendance est au déclin, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. L’ONG de référence sur la protection de la biodiversité a récemment classé le léopard comme “vulnérable”, soit le premier niveau des espèces menacées. Certaines sous-espèces font par ailleurs l’objet de programmes particuliers de conservation ou de réintroduction. Pour autant, le goût des fashion victims pour les rosettes du léopard ne s’est pas démenti au fil des ans, et aux habits en fourrure ont succédé les motifs imprimés.

“Droits d’auteur animaliers”

Le mensuel américain s’est donc intéressé à une idée novatrice pour financer la sauvegarde du félin. Caroline Good Markides et ses collègues de l’unité de recherche sur la conservation de la faune du département de zoologie de l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, ont publié en 2017 un article universitaire dans lequel ils défendaient l’instauration de “droits d’auteur animaliers”.

“Quand une chanson ou une création est utilisée pour promouvoir un produit ou un événement, on paie des droits au créateur” , rapporte le magazine.

“Et si une redevance était due à une espèce menacée à chaque fois que son image ou ses attributs sont repris à des fins commerciales ?”

Dans le cas des grands félins, les chercheurs ont même estimé que l’application d’une taxe d’un dixième de centime de livre pour chaque œuf estampillé “British Lion” - le label, matérialisé par une effigie de lion, qui garantit la qualité des œufs au Royaume-Uni - permettrait de dégager un fonds annuel de quelque 10,5 millions de livres, soit 12,5 millions d’euros. Une somme qui pourrait, par exemple, servir à recruter des gardiens dans les réserves naturelles.

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