Recul des actions avec les doutes sur la reprise et les tensions USA-Chine

LES BOURSES EUROPÉENNES EN BAISSE À L’OUVERTURE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent jeudi à l'ouverture, la détérioration continue des relations entre Washington et Pékin et des statistiques chinoises contrastées incitant les investisseurs à la prudence.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,06% à 5.054,87 points vers 08h20 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,77% et à Londres, le FTSE abandonne 0,86%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro lâche 0,94%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,82% et le Stoxx 600 de 1%.

Au lendemain d'une séance marquée par les espoirs dans la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19, la prudence reprend ses droits en raison notamment des données économiques publiées ce matin en Chine, qui ont mis en lumière un redressement économique de la Chine inégal.

Bien que l'économie chinoise ait renoué avec la croissance au deuxième trimestre en ressortant à 3,2% en rythme annuel, un rebond supérieur aux attentes (+2,5%), les investisseurs doutent d'une reprise économique rapide après que les ventes au détail ont marqué un recul inattendu, suggérant que la demande des consommateurs reste faible.

Le différend entre les États-Unis et la Chine concernant entre autres la protection des libertés civiles à Hong Kong inquiète également toujours les investisseurs.

Donald Trump n'a pas exclu de prendre des sanctions supplémentaires contre de hauts représentants chinois dans le cadre des mesures qu'il a engagées mardi pour punir la Chine de son attitude à l'égard du territoire autonome.

Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a déclaré de son côté que les Etats-Unis imposeraient des restrictions en matière de visa aux employés des entreprises chinoises comme Huawei Technologies qui sont soupçonnées de faciliter les atteintes aux droits de l'homme.

VALEURS

Tous les secteurs européens sont en baisse, allant de 0,06% pour l'indice automobile à 1,86% pour celui des biens de consommation et du luxe

Le suisse Richemont recule de 5,22% avoir fait face à des "perturbations sans précédent" provoquées par la pandémie de coronavirus lors du trimestre clos fin juin, ce qui a conduit à une chute de presque de moitié de son chiffre d'affaire.

Le brasseur Heinekein perd 2,86% après avoir publié un chiffre d'affaires net en baisse de 16,4% au premier semestre.

Le titre Casino perd 2,10%, dégradé par Bryan Garnier à "vendre".

En hausse, Alstom prend 1,27% après avoir annoncé un chiffre d'affaires en baisse mais supérieur aux attentes au premier trimestre de son exercice 2020-2021 et indiqué que le projet de rachat des activités ferroviaires du canadien Bombardier était sur la bonne voie.

Zalando gagne 6,28% après avoir relevé ses prévisions annuelles grâce l'augmentation des achats en ligne pendant le confinement.

EN ASIE

Les places asiatiques ont fini en baisse, cédant à des prises de profit avec l'intensification des tensions entre Washington et Pékin, les craintes sanitaires et des statistiques chinoises mitigées.

Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a perdu 4,8% et l'indice composite à Shanghai abandonne 4,5%, leur plus forte baisse quotidienne depuis le 3 février.

A Tokyo, l'indice Nikkei a cédé 0,76%. La capitale japonaise s'est placée mercredi en état d'alerte maximum face au nouveau coronavirus en raison d'une envolée des cas quotidiens de contamination.

WALL STREET

Les futures américains signalent une ouverture dans le rouge ce jeudi, entre -0,6% et -1%.

La Bourse de New York a fini mercredi en hausse, soutenue par les résultats solides publiés par Goldman Sachs et par les espoirs de découverte d'un vaccin contre le Covid-19.

L'indice Dow Jones a gagné 0,85%, le S&P-500 a pris 0,91% et le Nasdaq Composite 0,59%.

La banque Goldman Sachs a pris 1,35% après avoir annoncé une hausse de ses résultats trimestriels, dopés notamment pas le dynamisme de ses activités de trading.

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement, à 0,6184%, et son équivalent allemand est quasiment inchangé dans les premiers échanges à -0,449%.,

Le dollar est stable contre un panier de six devises de référence et l'euro maintient ses gains des derniers jours à 1,14 dollar.

La tendance pourrait évoluer avec la publication dans l'après-midi de plusieurs indicateurs américains dont les ventes au détail et les inscriptions au chômage, à 12h30 GMT.

Les acteurs du marché suivront avant cela la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

"Ce sera un non-événement avec un grand test pour les compétences de communication de Christine Lagarde [la présidence de la BCE]", a déclaré cette semaine Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING. "De nouvelles mesures ne pourront être prises qu'après les données macro-économiques du mois de juillet. Ce sera pour la réunion de septembre ou d'octobre."

PÉTROLE

Les prix du pétrole reculent au lendemain de la décision de l'OPEP et ses alliés d'assouplir à partir d'août le pacte de baisse coordonnée et sans précédent de leur production de pétrole.

Le Brent cède 0,75% à 43,46 dollars le baril et le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) baisse de 1,04% à 40,77 dollars. Ils avaient gagné plus de 2% la veille à la faveur de la forte baisse des stocks de brut américain.

(édité par Blandine Henault)