Recours de Madrid contre la résolution d'indépendance catalane

Le Tribunal constitutionnel espagnol (photo) a accepté mercredi d'examiner un recours déposé par le gouvernement de Madrid afin d'obtenir l'invalidation de la résolution en faveur de l'indépendance adoptée lundi par le parlement de Catalogne. /Photo prise le 11 novembre 2015/REUTERS/Juan Medina

MADRID (Reuters) - Le Tribunal constitutionnel espagnol a accepté mercredi d'examiner un recours déposé par le gouvernement de Madrid afin d'obtenir l'invalidation de la résolution en faveur de l'indépendance adoptée lundi par le parlement de Catalogne. Sur le plan juridique, cette décision gèle tout processus de sécession, rapportent les médias espagnols. Le tribunal prévient que les principaux dirigeants du parlement catalan devront mettre en oeuvre ce jugement sous peine d'être relevés de leurs fonctions et de faire face à des poursuites judiciaires. Le texte approuvé lundi par le parlement catalan, où les indépendantistes sont majoritaires, se donne pour objectif de faire accéder la Catalogne à l'indépendance d'ici 18 mois et de la doter d'institutions étatiques. "Il ne s'agit pas seulement de réagir à la résolution adoptée par le parlement, il s'agit de défendre l'intégrité du pays", a déclaré le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, en annonçant la saisine de la cour constitutionnelle. "Il s'agit d'un mépris manifeste des institutions de l'Etat. Ils tentent d'anéantir la démocratie. Je ne le permettrai pas", a insisté Mariano Rajoy lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres. Le débat sur la sécession de la plus riche des régions espagnoles s'est imposé comme l'un des principaux thèmes de la campagne pour les élections législatives du 20 décembre. Hors de Catalogne, les adversaires de l'indépendance de la région sont majoritaires, quelle que soit leur sensibilité politique. Un référendum d'autodétermination jugé illégal par Madrid a été effectué l'an dernier et Artur Mas, président de la région, a été mis en examen pour l'avoir organisé contre l'avis des autorités nationales. (Andres Gonzales et Julien Toyer, Eric Faye, Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)