La reconversion de Bruno Le Maire en Suisse, un “coup politique”

Dans son numéro du 17 juillet, Le Canard enchaîné affirme que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie d’Emmanuel Macron depuis 2017, s’apprête à prendre la direction de la Suisse. Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, dans les cabinets et les ministères, de nombreux macronistes s’activent pour trouver un point de chute, et Bruno Le Maire ne fait pas exception.

Le président de la République a accepté mardi 16 juillet la démission du gouvernement. Mais faute de majorité dans l’hémicycle pour en former un nouveau, les ministres démissionnaires restent pour le moment en poste pour s’occuper des affaires courantes. Le ministre de l’Économie obtient donc un sursis, mais il aurait déjà pensé à la suite. Direction la Suisse, et plus précisément Lausanne. “Coup de chance, le train part de la sare de Lyon, juste à côté du ministère des Finances, à Bercy”, ironise le média helvète Blick.

Bruno Le Maire devrait assurer des cours “sur les questions européennes, les questions de gouvernance et l’articulation entre secteur public et privé”. Le tout au sein d’un partenariat entre l’université de Lausanne, l’IMD Business School of Management et l’École polytechnique fédérale.

“Le contact aurait été noué entre lui et l’université de Lausanne lors de la visite d’Emmanuel Macron en Suisse, les 15 et 16 novembre 2023”, révèle le média suisse.

Déficit budgétaire

Toutefois, celui qui fut l’une des premières figures de la droite à rejoindre le camp macroniste en 2017 ne résidera pas en Suisse. Pas de reconversion dans la finance non plus, comme certains le pressentaient. “Le nom de Bruno Le Maire avait circulé aussi pour la présidence du Forum économique mondial de Davos”, rappelle Blick.

“Le Maire en Suisse, c’est un coup politique, un affichage. Il n’est pas économiste de formation (il est agrégé de lettres modernes), il a un vrai talent de romancier. À travers lui, c’est l’héritage Macron, les réformes, etc., que l’université de Lausanne, si proche de la France, veut sans doute capter”, confie un inspecteur des finances proche du ministre.

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