Recherches, circonstances... Ce que l'on sait du crash d'un avion avec 61 personnes à bord au Brésil
"Une tragédie pour nous tous." Le Brésil est sous le choc ce vendredi 9 août après le crash d'un avion de ligne transportant 57 passagers et quatre membres d'équipage près de Sao Paulo.
Si les premiers éléments des recherches ne laissent plus beaucoup d'espoir quant à la présence de survivants dans les décombres, les circonstances de l'accident sont encore floues.
• Une chute à pic en pleine ville
L'avion, un ATR-72 de la compagnie Voepass qui transportait 57 passagers et quatre membres d'équipage, reliait Cascavel, dans l'État du Parana (sud), à l'aéroport international de Guarulhos, à Sao Paulo.
Il s'est écrasé à 13h25, heure locale, à Vinhedo, localité située à quelque 80 km au nord-ouest de Sao Paulo.
D'après la Force aérienne brésilienne, le vol se déroulait normalement jusqu'à 13h21. À partir de ce moment, l'avion n'a plus répondu aux appels de la tour de contrôle de Sao Paulo, ni signalé d'urgence. À 13h22, le signal radar de l'avion a été perdu.
Des images diffusées par les médias locaux ont montré l'appareil au moment de sa chute à pic à grande vitesse, et d'autres une longue colonne de fumée s'élevant au-dessus de ce qui ressemblait à un quartier d'habitation.
Une information confirmée par le secrétaire à la sécurité de la ville auprès du média brésilien Globo, précisant que l'impact avec le sol avait eu lieu près d'habitations, mais que personne au sol n'avait été blessé.
• Aucun survivant à ce stade
Très rapidement, des équipes de secours sont arrivées sur place. "Il n'y a pas eu de survivant", a indiqué dans un email à l'AFP la mairie de Valinhos, qui a participé aux opérations de secours dans la localité voisine de Vinhedo.
Voepass qui, dans un premier temps avait fait état de 62 personnes à bord, a révisé à la baisse ce bilan, évoquant dans un communiqué "57 passagers et 4 membres d'équipage", soit 61 personnes. Le maire de Cascavel, Leonardo Paranhos, avait également confirmé dans un premier temps sur les réseaux sociaux 62 décès.
De son côté, le président Luiz Inacio Lula da Silva avait déploré la tragédie lors d'un événement officiel dans le sud du pays et a fait observer une minute de silence pour les victimes.
"Un avion vient de tomber sur la ville de Vinhedo, dans l'État de Sao Paulo, avec 58 passagers et quatre membres d'équipage et il semble que tous sont morts", a dit Lula, avant que ce bilan ne soit confirmé.
"Les corps sont en train d'être transférés à la morgue", a indiqué à l'AFP la mairie de Vinhedo.
• Des circonstances inconnues
La police fédérale brésilienne a rapidement ouvert une enquête pour mettre au jour les circonstances du drame. Dans un communiqué, la compagnie Voepass a rapporté "la survenue d'un accident du vol 2283", précisant qu'"il n'y a pas encore de confirmation concernant les circonstances de l'accident".
La direction de l'aéroport de Cascavel a lui indiqué être dans l'attente d'informations provenant de la compagnie aérienne, étant la seule à en détenir à ce stade de l'enquête.
L'avion est de modèle ATR 72-500. Le constructeur franco-italien ATR, filiale d'Airbus et de l'italien Leonardo, a exprimé dans un communiqué ses "pensées" pour les "personnes touchées par cet événement". "Les spécialistes ATR sont pleinement engagés pour soutenir l'enquête en cours et notre client", a ajouté l'entreprise.
• Le choc au Brésil
Les réactions se sont succédé dans l'après-midi au Brésil. À commencer par le président Lula qui a interrompu une conférence de presse à cause d'"une très mauvaise nouvelle".
"Je demande donc une minute de silence pour les victimes", a-t-il lancé devant les journalistes.
Le maire de Cascavel a lui déploré "une tragédie pour nous tous" sur ses réseaux sociaux.
Nathalie Cicari, qui réside près du lieu où l'avion s'est écrasé, a témoigné sur la chaîne CNN Brasil que le choc avait été "terrifiant".
"J'étais en train de déjeuner, j'ai entendu un bruit très fort et très proche de moi, j'ai pensé que c'était un drone", mais en "beaucoup plus fort", a-t-elle raconté.
"Je suis sortie sur le balcon et j'ai vu l'avion qui tournoyait. Je me suis rendu compte que ce n'était pas un mouvement normal pour un avion", a-t-elle poursuivi, disant avoir pensé "comme dans les films, à prier".
Nathalie Cicari n'a pas subi de blessures mais a dû abandonner sa maison envahie par la "fumée noire" de l'accident.
"J'ai vu un avion tomber, hors de contrôle, presque au-dessus de ma maison", a relaté Ricardo Rodrigues, un habitant, sur la chaîne locale Band News. Avant de conclure: "Je suis arrivé sur les lieux et j'ai vu beaucoup de corps par terre, beaucoup."