Rebond timide pour les actions, Paris recule encore

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principaux indices boursiers européens ont terminé dans le vert mercredi mais le CAC 40 a cédé du terrain à Paris, pénalisé par un repli des poids lourds du luxe, les marchés actions restant sous l'influence des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

L'indice phare parisien, qui prenait 0,51% à la mi-journée, a fini en recul de 0,34% (18,32 points) à 5.372,31 points. A Londres, le FTSE 100 a au contraire gagné 0,31% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,14%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,13%, le FTSEurofirst 300 0,46% et le Stoxx 600 0,28%.

Ce dernier, qui avait perdu 2,55% depuis vendredi et touché mardi un plus bas de près de deux mois, a gagné jusqu'à 0,87% en séance.

"Les marchés évoluent sur une note globalement positive car les investisseurs redoutent un peu moins une guerre commerciale globale. Pékin a adouci sa position depuis hier mais certaines informations font craindre une riposte forte contre les droits de douane imposés par les Etats-Unis", résume David Madden, analyste de CMC Markets UK.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en ordre dispersé: le Dow Jones cédait 0,2% tandis que le Standard & Poor's 500 prenait 0,24% et que le Nasdaq Composite s'adjugeait 0,76%.

Ce dernier a inscrit un plus haut historique.

Le marché américain est notamment soutenu par le secteur des médias après l'offre améliorée de Walt Disney sur la majeure partie des actifs de Twenty-First Century Fox, d'un montant de 71,3 milliards de dollars (61,5 milliards d'euros).

Fox bondit de 7,02%, Disney gagne 0,04% et Comcast abandonne 0,15%.

En Europe, l'indice Stoxx du secteur des médias a fini en hausse de 1,1%, Sky a pris 3,14% et Vivendi s'est adjugé 1,23%.

La plus forte hausse du SBF 120 revient à JCDecaux, qui a bondi de 7,6% après l'annonce d'une offre d'achat de 700 millions d'euros sur l'australien APN Outdoor.

A l'opposé, Kering (-2,49%), Hermès (-1,64%) et LVMH (-1,04%) figurent parmi les plus fortes baisses du CAC.

Autre secteur sensible aux tensions commerciales, l'automobile a perdu 0,55%.

LE DOLLAR RESTE PROCHE DE SON PLUS HAUT DE 11 MOIS

La crainte d'une montée du protectionnisme après les menaces américaines et chinoises des derniers jours reste donc bien présente, même si elle reflue légèrement.

Le regain, même timide, d'appétit pour les actifs risqués favorise néanmoins la remontée des rendements obligataires: celui du Bund à dix ans allemand finit la journée à 0,375% contre un plus bas à 0,35% mardi, et son équivalent américain a repassé 2,91% après être tombé en séance mardi à 2,835%.

Sur le marché des changes, l'euro reste orienté à la baisse face au dollar, autour de 1,1580. Les déclarations de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) au Forum annuel organisé par cette dernière à Sintra, au Portugal, assurant que les freins à la remontée des salaires et de l'inflation se dissipaient progressivement n'ont pas suffi à soutenir la monnaie unique.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a quant à lui réaffirmé que la remontée des taux d'intérêt serait graduelle.

La monnaie américaine est en léger repli face à un panier de devises de référence, contre lequel il a atteint en début de journée un plus haut de 11 mois.

La livre sterling a par ailleurs gagné du terrain face au dollar et à l'euro après l'adoption par la Chambre des communes britannique de la proposition du gouvernement de Theresa May sur le droit de regard du Parlement sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, un vote jugé crucial pour l'autorité de la Première ministre.

Le marché pétrolier est en hausse après l'annonce d'une forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,09% à 66,43 dollars tandis que le Brent gagne 0,44% à 75,41 dollars.

Les intervenants attendent désormais la réunion des grands pays producteurs prévue vendredi à Vienne, qui pourrait décider de l'évolution de l'offre mondiale au cours des prochains mois.

(Édité par Véronique Tison)