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Rebond prudent en Europe, détente sur la Corée et le commerce

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Même si leur rebond s'est essoufflé en toute fin de séance sur fond de remontée de l'euro et de repli de Wall Street, les Bourses européennes ont fini en hausse mardi, profitant d'un regain d'appétit pour le risque sensible sur l'ensemble des marchés grâce aux espoirs de voir évitée une guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis mais aussi à la perspective de négociations sur le dossier nord-coréen.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,06% (3 points) à 5.170,23 points après avoir gagné jusqu'à près de 1% en matinée. A Francfort, le Dax a progressé de 0,19%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,08%, le FTSEurofirst 300 0,17% et le Stoxx 600 0,13%.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,43%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street, après une ouverture positive, cédait une partie de ses gains de la veille, le Dow Jones abandonnant 0,49% et le Nasdaq Composite 0,13%.

Secoués depuis jeudi dernier par la menace de Donald Trump d'imposer de lourds droits de douane aux importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis, qui a ravivé les craintes d'une guerre commerciale entre Washington et ses principaux partenaires, les investisseurs ont été en partie rassurés par les appels lancés au président américain pour qu'il reconsidère sa position.

Mardi, Paul Ryan, le "speaker" (président) de la Chambre des Représentants, a invité Donald Trump à adopter une approche plus "chirurgicale" sur ce dossier.

Autre nouvelle bien accueillie par les marchés: les déclarations sud-coréennes selon lesquelles la Corée du Nord serait disposée à discuter directement avec les Etats-Unis de la dénucléarisation de la péninsule.

Ces signes de détente ont eu pour effet de favoriser la baisse du dollar en le privant de son statut de valeur refuge: au moment de la clôture européenne, le billet vert cédait 0,58% face à un panier de devises de référence tandis que l'euro s'échangeait à plus de 1,24 dollar, au plus haut depuis le 20 février.

Egalement défavorisés par le regain d'appétit pour le risque, les emprunts d'Etat reculaient, faisant remonter les rendements: le dix ans américain oscillait autour de 2,86% après un bref passage à plus de 2,90% et son équivalent allemand avoisinait 0,675%, en hausse de quatre points de base sur la journée.

BOND DE SMURFIT KAPPA, CHUTE DE JUST EAT

Côté actions, le secteur automobile européen, qui avait souffert ces derniers jours des craintes de guerre commerciale, a repris 1,24%. Volkswagen a gagné 2,25% et BMW 0,8%.

La hausse la plus spectaculaire du jour est celle du papetier Smurfit Kappa, qui a bondi de 18,31% après avoir annoncé le rejet d'une offre d'achat non sollicitée de l'américain International Paper. A New York, ce dernier cède 1,59%.

A Milan (qui a rebondi de 1,75% après le repli provoqué lundi par les résultats des élections législatives), Telecom Italia (TIM) a gagné 5,95% en réaction à l'entrée à son capital du fonds activiste Elliott. A Paris, Vivendi, premier actionnaire de TIM, a pris 0,19%.

Dans l'actualité des résultats, Thales s'est adjugé 6,26%, le marché saluant ses résultats annuels et ses prévisions 2018, lesquelles montrent qu'il pourrait dépasser son objectif de marge.

Eurofins Scientific a pris 6,41% après des résultats annuels confirmant la vigueur de sa croissance.

A la baisse, le groupe britannique de livraison de repas Just Eat a chuté de 12,56%, la perspective de voir les investissements peser sur sa rentabilité cette année ayant désagréablement surpris le marché.

(Edité par Bertrand Boucey)