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Rebond historique de la croissance en zone euro au T3

REBOND HISTORIQUE DE LA CROISSANCE EN ZONE EURO AU TROISIÈME TRIMESTRE

BRUXELLES/ROME (Reuters) - L'activité économique dans la zone euro a enregistré une croissance record au troisième trimestre après la contraction subie au cours des trois mois précédents mais cette reprise pourrait être de courte durée en raison du durcissement des mesures de restrictions pour endiguer la deuxième vague de la pandémie.

Le PIB des 19 pays ayant adopté la monnaie unique a rebondi de 12,7% par rapport au deuxième trimestre, soit sa plus forte progression depuis le début de la statistique en 1995, selon la première estimation publiée vendredi par Eurostat, l'institut de la statistique de l'Union européenne.

Par rapport au troisième trimestre 2019, le PIB affiche une baisse de 4,3%.

Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une hausse moins importante, de 9,4% d'un trimestre à l'autre, et une contraction de 7,0% sur un an.

L'Allemagne a enregistré une croissance record au troisième trimestre de 8,2%, amenant Berlin à relever sa prévision de PIB pour l'ensemble de l'année, attendu désormais en contraction de 5,5% au lieu de 5,8% précédemment.

Le PIB de la France a rebondi de 18,2% sur la période, celui de l'Italie de 16,1% et celui de l'Espagne de 16,7%.

Pour l'ensemble de l'Union européenne, la croissance ressort à 12,1% par rapport au deuxième trimestre et, sur un an, le PIB baisse de 3,9%. Au deuxième trimestre, le PIB de l'UE avait reculé de 11,4% par rapport au trimestre précédent et baissé de 13,9% sur un an.

Les prix à la consommation ont reculé de 0,3% par rapport à octobre 2019, un chiffre inchangé par rapport à septembre et conforme aux attentes des économistes interrogés par Reuters.

Le propagation rapide du coronavirus met en péril les perspectives de reprise continue de l'économie italienne et de l'ensemble de la zone euro, a averti vendredi le gouverneur de la Banque d'Italie Ignazio Visco.

Le risque de déflation dans l'Union monétaire a diminué depuis six mois mais il ne doit pas être ignoré, a-t-il déclaré dans un discours aux banquiers à Rome.

Ignazio Visco, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a souligné que le PIB mondial avait augmenté plus fortement que prévu au cours des derniers mois, mais que la "deuxième vague" de COVID-19 qui sévit actuellement dans une grande partie de l'Europe "risquait d'entraîner un nouveau ralentissement de la croissance et de la demande de biens et de services à court terme".

La résurgence de la pandémie menace d'affecter les résultats obtenus et d'entamer la confiance et les dépenses des entreprises et ménages, a-t-il ajouté.

Ignazio Visco a fait observer que le taux d'épargne des familles italiennes avait doublé à la fin du deuxième trimestre par rapport à sa moyenne de 2019, une tendance qui pourrait nuire à la croissance de l'économie.

Le PIB italien a augmenté de 16,1% au troisième trimestre et le gouvernement anticipe une contraction économique de 9% pour 2020, avec un risque important de faillites et d'augmentation de créances douteuses.

Tableau du PIB en zone euro :

(Jan Strupczewski et Gavin Jones, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)