Rebond des actifs espagnols et records à Wall Street

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Hormis un fort rebond à Madrid, les places boursières européennes ont clôturé jeudi sur de faibles variations mais sur une note globalement haussière, dans le sillage des records successifs de Wall Street et de la baisse de l'euro.

À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,3% à 5.379,21 points, au plus haut depuis la mi-mai. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a gagné 0,17%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro a progressé de 0,52% et le Stoxx 600 a avancé de 0,16%.

A Londres, le FTSE a gagné 0,54%, à la faveur du net repli de la livre sterling après le discours jugé raté de Theresa May lors du congrès du Parti conservateur, qui relance les discussions sur l'avenir de la Première ministre britannique à la tête du parti et du gouvernement.

De son côté, la Bourse de Madrid a rebondi de 2,51%, effacant presque sa chute de 2,85% de la veille, portée par ses valeurs bancaires. Les investisseurs espèrent un apaisement des tensions en Catalogne alors que la Cour constitutionnelle espagnole a suspendu la session du Parlement régional de Catalogne prévue lundi prochain au cours de laquelle les dirigeants séparatistes devaient proclamer l'indépendance.

Des traders ont par ailleurs mis en avant des informations de presse évoquant des dissensions parmi les dirigeants séparatistes catalans pour expliquer l'accélération du rebond en fin de séance.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt d'Etat espagnol à 10 ans est retombé sous 1,69%, après un pic à plus de 1,8%.

À Francfort, le Dax a fini pratiquement inchangé (-0,02%), après avoir atteint mercredi un nouveau pic historique en clôture à 12.970,52 points.

HAUSSE DES TAUX ET DES BANQUES US

A Wall Street, les indices ne cessent d'enchaîner les records. Ils évoluent encore en hausse et à des plus hauts historiques, portés par plusieurs indicateurs américains ressortis supérieurs aux attentes.

Les commandes à l'industrie ont augmenté plus que prévu et le déficit commercial des Etats-Unis a légèrement baissé au mois d'août, ce qui laisse espèrer que les investissements des entreprises et le commerce extérieur contribuent à compenser l'impact économique des ouragans Harvey et Irma.

De même, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé plus nettement que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, même si la lecture de ces chiffres est rendue difficile par les effets persistants des ouragans.

Outre la Bourse de New York, ces indicateurs ont également profité au dollar, en hausse de 0,5% face à un panier de devises de référence. L'euro recule en particulier de 0,47%, après avoir brièvement réduit ses gains à la publication des "minutes" de la Banque centrale européenne (BCE).

Les propos du président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker, et ceux de son homologue de San Francisco, John Williams, sur de prochaines hausses des taux ont également fait remonter les rendements obligataires.

Le rendement des Treasuries à 10 ans gagne plus de deux points de base, à 2,353%, après un point bas à 2,3% mercredi.

Les valeurs financières américaines en profitent également: Goldman Sachs grimpait de 1,75% à la clôture des marchés européens, en tête du Dow Jones. L'indice S&P des valeurs financières gagnait 0,87%.

LES BANQUES ESPAGNOLES GRIMPENT AUSSI

Aux valeurs en Europe, les banques espagnoles figurent en haut du classement européen. Banco Sabadell et Caixabank ont notamment bondi de 6,16% et de 4,932% respectivement, alors que les deux établissement envisagent de déménager leur siège à la suite du référendum sur l'indépendance de la Catalogne.

EDF a grimpé de 3,29%, en tête du SBF 120 grâce au relèvement de la recommandation de Jefferies à "achat". L'ensemble du secteur des services aux collectivités en a profité, son indice Stoxx ayant clôturé en hausse de 1,09%.

A l'inverse, le fabricant suédois de serrures et de systèmes de sécurité Assa Abloy a chuté de 4,99%, lanterne rouge du Stoxx 600, après l'annonce que son PDG Johan Molin, l'un des dirigeants suédois les plus réputés, pourrait quitter la société l'an prochain.

(édité par Wilfrid Exbrayat)