Les rebelles Houthis font exploser un pétrolier en mer Rouge, et les images sont impressionnantes

YÉMEN - De fortes charges explosives et des tonnes de pétrole brut délibérément incendiées. Les rebelles houthis du Yémen ont annoncé jeudi 29 août avoir fait exploser des charges sur le « Sounion », pétrolier battant pavillon grec, intercepté et attaqué en mer Rouge comme d’autres navires dans cette région au cours des derniers mois.

Le chef du mouvement houthi, Abdel Malek al-Houthi, a indiqué que l’opération s’était déroulée cette semaine, après la violation du « Sounion » de « l’interdiction » imposée par les Houthis à la navigation à destination d’Israël. Depuis, les rebelles ont accepté de donner l’accès au bateau à des équipes de sauvetage.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, des images impressionnantes diffusées par les rebelles Houthis montrent la préparation et l’exécution de multiples explosions synchronisées sur le pont du navire, provoquant la combustion du chargement d’hydrocarbures.

Selon l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, le « Sounion » avait été touché le 21 août par des tirs au large de la ville yéménite de Hodeida. Les Houthis, proches de l’Iran, ont affirmé l’avoir frappé avec des drones et missiles.

Parti d’Irak, le pétrolier naviguait vers un port près d’Athènes, transportant 150 000 tonnes de pétrole brut. Il a perdu sa force de propulsion et était ancré en mer Rouge à la suite de l’attaque du 21 août. Les 25 membres d’équipage ont été secourus par un navire de la mission de protection des navires marchands en mer Rouge « Aspides » de l’Union européenne.

Une autre catastrophe environnementale ?

Cette opération intervient au lendemain d’une annonce de la mission iranienne auprès de l’ONU affirmant que les Houthis avaient accepté une « trêve temporaire » pour permettre de secourir le pétrolier, dont la situation fait peser un risque de catastrophe écologique en mer Rouge.

« Après que plusieurs parties internationales, notamment européennes, nous ont contactés, elles ont été autorisées à remorquer le pétrolier en feu », avait écrit tard mercredi soir le porte-parole des Houthis, Mohamed Abdel Salam, sur X.

Aspides a pour sa part indiqué jeudi sur X que le « Sounion » était en feu depuis le 23 août, avec « plusieurs incendies observés sur le pont principal », précisant qu’il n’y avait « pas de fuite de pétrole et que le navire est toujours ancré et ne dérive pas ».

La mission précise se préparer « à faciliter toutes les actions nécessaires (...) pour éviter une catastrophe environnementale ».

Depuis des mois, les Houthis mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu’ils estiment liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Ces attaques ont perturbé le trafic dans une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à mettre en place une coalition maritime internationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.

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