Rebecca Hall, réalisatrice de "Clair-obscur" : "On se fait tous passer pour quelqu'un d'autre"

Après quinze ans à jouer dans les films des autres, elle a décidé de raconter ses propres histoires. Révélée par Christopher Nolan (Le Prestige) et Woody Allen (Vicky Cristina Barcelona), Rebecca Hall, 39 ans, se retrouve pour la première fois derrière la caméra avec Clair-obscur, disponible sur Netflix. A New York dans les années 1920, Irene (Tessa Thompson) tombe dans un salon de thé sur Clare (Ruth Negga), une ancienne amie d'enfance. Toutes deux sont noires, la première assume sa couleur de peau tandis que la seconde se fait passer pour blanche, les cheveux teints en blond platine et le visage savamment poudré. Irene se demande pourquoi Clare s'obstine à vivre dans le mensonge aux yeux de la société et même de son mari, qui ignore tout de ses racines…

Produit par Forest Whitaker, ce drame, à la mise en scène élégante qui lorgne du côté de Todd Haynes et à la photographie sublime (accentuée par le noir et blanc et le format carré), aborde la question du racisme, à travers deux portraits de femmes complexes.

"Il s'agit de l'adaptation d'un livre rédigé en 1929 par Nella Larsen, qui me concerne intimement, admet la réalisatrice. On a établi le concept de la race afin de diviser les peuples selon leur groupe ethnique. Ce n'est que purement théorique, j'en suis l'exemple vivant. En me voyant, on suppose que je suis une Anglaise au teint de porcelaine. Sauf que la réalité est autre : mon grand-père afro-américain se disait blanc. Il a épousé ma grand-mère néerlandaise et ils o...


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