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A la (re)découverte des archives oubliées de la France, volées par les nazis puis récupérées par l'URSS

Ce 20 juin 1943 à 6 heures du matin, un commando de la Gestapo fond sur le bourg de ­Lédenon (Gard). Un homme retourné par les Allemands vient de trahir et de livrer un secret de taille : la cache où reposent 20 tonnes d'archives du service de renseignement de l'armée française. Des caisses, pourtant ­soigneusement enfouies, sont déterrées dans la propriété désignée. Trois années de folle odyssée s'achèvent. Après avoir été dissimulées dans un château proche de Toulouse, plongées dans l'obscurité de caves prêtées par des fromagers de Roquefort, camouflées dans la prison maritime de Toulon puis transférées dans une villa de Marseille, ces si précieuses archives sont désormais en possession des hommes de Hitler.

Le rapt a été massif. Gargantuesque, même. En juin 1940, les Allemands se sont lancés dans une entreprise systématique de confiscation de la mémoire de la France : non pas de vieux papiers destinés à remplir une bibliothèque d'État, mais une mine inestimable d'informations. Les nazis ont ciblé les ministères, des organisations de gauche - SFIO, Parti radical, Ligue des droits de l'homme, CGT -, le Grand Orient de France, plusieurs organisations juives et quelques personnalités politiques comme Édouard Daladier, Georges Mandel ou Léon Blum. Tous ont vu leurs sièges, bureaux et domi­ciles visités, retournés et vidés. Entre autres trophées, l'original du traité de Versailles, marqué du sceau rouge de Clemenceau, a été saisi en Touraine, au château de Rochecotte, et expéd...


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