RDC: Un chef de milice condamné à la prison à vie pour crimes de guerre

RDC: UN CHEF DE MILICE CONDAMNÉ À LA PRISON À VIE POUR CRIMES DE GUERRE

GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - Un tribunal militaire de la République démocratique du Congo (RDC) a condamné lundi à la prison à vie l'ancien chef de milice Ntabo Ntaberi Sheka pour crimes de guerre, dont meurtres, esclavagisme sexuel et enrôlement d'enfants soldats.

Les Nations unies et des organisations de défense des droits de l'homme ont salué ce jugement comme une étape importante pour la justice congolaise au terme d'un procès de deux ans ayant impliqué plus de 300 victimes à Goma.

Les autorités congolaises avaient émis un premier mandat d'arrêt contre Ntabo Ntaberi Sheka en janvier 2011 mais il est resté en fuite jusqu'à sa reddition à la force de maintien de la paix de l'Onu en 2017.

Ntabo Ntaberi Sheka et Séraphin Zitonda, commandant d'une autre milice, ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour des crimes commis entre 2010 et 2014 au Nord-Kivu, province de l'est de la RDC.

"Ce verdict est une source d'immense espoir pour les nombreuses victimes des conflits en RDC: leurs souffrances ont été entendues et reconnues et l'impunité n'est pas inéluctable", a déclaré Leila Zerrougui, cheffe de la mission des Nations unies dans le pays, la Monusco.

Daniele Perissi, responsable de la région des Grands Lacs pour l'organisation TRIAL International, a jugé que les autorités congolaises avaient prouvé leur capacité à traiter "un dossier incroyablement complexe" aussi bien du point de vue juridique que sécuritaire.

Les deux chefs de milice ont notamment été condamnés pour avoir organisé des attaques contre des villages du territoire de Walikale au cours desquelles 380 hommes, femmes et enfants ont été violés et 287 tués.

"Nous saluons le courage des victimes, qui ont continué de témoigner malgré les menaces", a déclaré Yuma Fatuma Kahindo, avocat représentant un groupe de victimes.

(Fiston Mahamba, avec Hereward Holland; version française Bertrand Boucey)