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L'armée israélienne a achevé dimanche son retrait du couloir de Netzarim, qui coupe en deux la bande de Gaza, permettant la libre circulation entre le nord et le sud du territoire dans le cadre du fragile accord de trêve avec le Hamas. Au lendemain d'un cinquième échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, un journaliste de l'AFP présent sur les lieux a confirmé que les forces israéliennes s'étaient retirées de ce couloir, dont la réouverture fin janvier avait permis à des centaines de milliers de déplacés de regagner le nord du territoire palestinien."Les forces israéliennes ont démantelé leurs positions et postes militaires, avec le retrait complet de leurs blindés du couloir de Netzarim sur la route de Salaheddine", qui relie le sud au nord de la bande de Gaza, "permettant aux véhicules de circuler librement dans les deux sens", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur dirigé par le Hamas.Des images de l'AFP ont montré que la circulation des véhicules avait repris dans les deux sens dimanche matin.Des voitures, des bus, des camions et même des chariots à dos d'âne circulaient sur la route de Salaheddine, en provenance du nord et du sud.Samedi soir, un haut responsable du Hamas avait déclaré à l'AFP que les forces israéliennes devaient se retirer de ce passage après le cinquième échange, selon les termes de l'accord de trêve en vigueur depuis le 19 janvier pour une première phase de six semaines.- "Images choquantes" -"Nous nous préparons à mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu selon les directives de l'échelon politique", a de son côté déclaré à l'AFP un responsable israélien de la sécurité.Les détails de l'accord, destiné à mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, n'ont pas été rendus publics.Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.L'offensive israélienne menée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 48.181 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque, 73 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.Samedi, trois otages israéliens, le visage émacié, très éprouvés physiquement, ont été libérés lors d'une nouvelle mise en scène orchestrée par le Hamas, en échange de 183 Palestiniens détenus par Israël. Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, se trouve en état de "détresse nutritionnelle", tandis que l'état de santé de Or Levy, 34 ans, et Eli Sharabi, 52 ans, est "mauvais" après 491 jours de captivité, ont annoncé les hôpitaux israéliens où les trois hommes ont été admis.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé des "images choquantes" qui "ne resteront pas sans réponse". Il a une nouvelle fois promis "d'éliminer" le Hamas et de ramener en Israël les otages toujours retenus à Gaza.Le Hamas a de son côté dénoncé ce qu'il a qualifié de "meurtre à petit feu" des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l'hospitalisation de sept d'entre eux tout juste libérés.M. Netanyahu a également annoncé l'envoi de négociateurs au Qatar, le principal pays médiateur dans le conflit, pour discuter de la suite du cessez-le-feu. De retour des Etats-Unis, il doit présider dimanche une réunion du cabinet de sécurité.Un responsable politique du Hamas, Bassem Naïm, avait de son côté affirmé samedi à l'AFP qu'Israël mettait "en danger" le cessez-le-feu et que celui-ci "pourrait s'effondrer".- "Faire le travail" -Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, auxquels s'ajoutent cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens. Au total, 33 otages, dont huit au moins sont décédés, doivent être libérés au cours de la première phase, contre 1.900 Palestiniens.La deuxième phase est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.Mais la suite du processus reste incertaine, après l'annonce choc par le président américain, Donald Trump, d'un projet de prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis et d'un déplacement de sa population vers l'Egypte ou la Jordanie.Benjamin Netanyahu a salué ce plan, largement critiqué à travers le monde, et déclaré qu'Israël était prêt à "faire le travail" pour le mettre en oeuvre, dans une interview diffusée samedi sur Fox News.Les pays arabes, hostiles à tout déplacement forcé des Palestiniens, tentent de se coordonner pour apporter une réponse commune au plan américain.Le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty est parti dimanche pour Washington, alors que le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.bur-sg/feb