Rassurée par l'inflation, Wall Street finit en hausse

par Sruthi Shankar et Noel Randewich

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé en hausse jeudi, une statistique d'inflation sans grand relief ayant apaisé les craintes de voir se produire une remontée des taux accélérée, tandis qu'Apple s'est rapproché un peu plus d'une capitalisation atteignant le millier de milliards de dollars.

Dopé par son programme de rachat de titres de 100 milliards de dollars annoncé la semaine passée, Apple a gagné 1,43% au record de 190,04 dollars, soutenant le S&P-500 plus qu'aucune autre valeur. Le fabricant de l'iPhone n'est qu'à 7% de devenir la première société à atteindre une capitalisation de 1.000 milliards de dollars.

Les prix de détail ont rebondi moins fortement que prévu en avril, la hausse du coût de l'essence et des loyers ayant été tempérée par une modération des prix de la santé.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage étaient l'autre statistique du jour.

Elles sont restées inchangées la semaine dernière, demeurant près de leur plus bas niveau depuis plus de 48 ans, attestant d'un marché du travail qui reste tendu.

"Cet indicateur (les prix de détail) plaide pour une normalisation patiente de la part de la Fed (Réserve fédérale), le revers de la médaille étant qu'une politique accommodante prolongée n'a pas réussi pour l'heure à accélérer l'inflation", a dit Peter Cecchini (Cantor Fitzgerald).

L'indice Dow Jones a gagné 196,99 points, soit 0,80%, à 24.739,53 points. Le S&P-500 a pris 25,28 points (0,94%) à 2.723,07 points. Le Nasdaq Composite a progressé de 65,07 points (0,89%) à 7.404,98 points.

L'indice S&P-500 a récupéré sa moyenne mobile à 100 jours pour la première fois depuis le 19 avril, signe avant-coureur d'un marché qui doit devenir haussier, pour certains traders. Il avait la veille dépassé sa moyenne à 50 jours, un indicateur importante de la dynamique à court terme.

Les 11 grands indices sectoriels ont pour leur part tous fini en hausse.

Axa Equitable a gagné 1,7% à 20,34 dollars.

Axa a annoncé jeudi avoir levé 2,75 milliards de dollars dans le cadre de la mise en Bourse à 20 dollars par action de sa filiale américaine sans parvenir à atteindre la barre des trois milliards d'euros visée pour contribuer à financer le rachat de XL Group.

Cela reste la plus grosse IPO lancée aux Etats-Unis depuis le début de l'année jusqu'à présent.

Le volume a été de 6,7 milliards de dollars de titres échangés, un peu plus que la moyenne de 6,6 milliards des 20 dernières séances.

La statistique de l'inflation a eu pour effet de faire reculer le dollar face à un panier de devises de référence.

En revanche, la livre sterling a elle touché un plancher de quatre mois de 1,3460 contre le billet vert, la Banque d'Angleterre ayant laissé jeudi son principal taux directeur inchangé et affirmé que la faible croissance du début de 2018 n'était probablement que passagère.

Mais elle a dit vouloir attendre, avant de le relever, des signes tangibles d'accélération de l'activité économique après la croissance économique décevante enregistrée au premier trimestre.

Une baisse des rendements des Treasuries à long terme a également accentué la pression sur le dollar, qui avait connu un rally de plus de deux semaines, porté par des signes de ralentissement de la croissance plus net en Europe qu'aux Etats-Unis.

L'indice du dollar a perdu 0,4%, après avoir atteint mercredi un pic de quatre mois et demi de 93,42.

Le rendement de l'emprunt à 10 ans a lâché deux points de base à 2,971%, après un plus bas de séance de 2,948%, réagissant lui aussi aux chiffres de l'inflation et à une adjudication de papier à 30 ans qui a suscité une solide demande.

(Avec Richard Leong et Kate Duguid)