Comment le Rassemblement national est passé de l’enracinement à l’établissement dans le Languedoc

Depuis désormais près de 40 ans, l’extrême-droite s’est installée dans le paysage politique français. Le Rassemblement national (RN) a obtenu – avec 89 sièges – un succès retentissant lors des élections législatives des 12 et 19 juin derniers, après la qualification, pour la seconde fois consécutive, de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle des 10 et 24 avril 2022. Alors que nous avons déjà documenté la progression de l’enracinement du RN au cours des scrutins précédents, il nous semble devenu nécessaire de parler d’« établissement ». La différence entre les deux termes n’est pas simplement de degré, mais de nature. Si l’enracinement est affaire d’électeurs, l’établissement est aussi celle des élus, appareils et autres diffuseurs de consignes.

La différence entre les deux réside dans celui qui exprime la reconnaissance et consacre la légitimité du vote. Dans le premier cas, c’est l’électeur. Dans le second, c’est l’offre politico-institutionnelle. Et c’est précisément ce que nous allons montrer ici, en nous intéressant à l’ouest du littoral méditerranéen, qui a accordé au RN la totalité des députés dans deux départements, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. À ces sept députés s’en sont ajoutés sept autres dans le Gard et l’Hérault, soit 14 élus sur 22 possibles. Ce n’est pas par hasard que ces 14 circonscriptions couronnent le RN. Dans la plupart de celles-ci, Marine Le Pen était déjà majoritaire au second tour de l’élection présidentielle.

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