Rassemblement massif à Madrid pour défendre le système de santé publique
Une marée blanche a inondé les rues de Madrid, le dimanche 13 novembre. D’après les autorités, au moins 200 000 personnes – 670 000, selon les organisateurs – ont défilé dans la capitale madrilène pour protester contre “le chaos et la détérioration du système de santé” de la communauté autonome de Madrid, compétente en matière de santé publique, relate le journal de centre gauche El País, qui consacre sa une du lundi 14 novembre à ce “rassemblement massif”. Une grève générale des médecins est prévue le 21 novembre.
Dimanche, la présidente de la communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, était dans le viseur des manifestants. Figure de la ligne dure du Parti populaire (PP, droite), celle que la presse progressiste surnomme la “Trump espagnole” est critiquée pour ses projets de réforme du secteur, dans une région déjà sous pression en raison du manque de moyens et de personnel.
La politique de santé publique d’Isabel Díaz Ayuso (au pouvoir depuis l’été 2019) se traduit par des coupes budgétaires et un “abandon des soins primaires et de la prévention” au profit du secteur privé, décrypte El País. Communauté autonome la plus riche d’Espagne, Madrid compte pourtant parmi celles qui consacrent le moins de dépenses à la santé publique. Dans le même temps, elle “se vante” d’appliquer une pression fiscale parmi les plus basses du pays, ajoute le quotidien de centre droit La Vanguardia.
“La première d’une longue série”
Plus à droite, La Razón estime que Madrid connaît “les mêmes problèmes que le reste de l’Espagne”. Le journal catholique met en particulier l’accent sur “la pénurie de professionnels de santé dans certains domaines et certaines spécialisations”. Pour ce quotidien très conservateur, le rassemblement “d’absolument toute la gauche” à Madrid, dimanche, masquait un tout autre objectif, au-delà de “la supposée défense de la santé” : “l’usure politique” d’Isabel Díaz Ayuso.
Toujours est-il que cette manifestation “pourrait être la première d’une longue série” en Espagne et ailleurs, juge La Vanguardia. “L’irruption du Covid-19 a donné lieu, pour des raisons évidentes, à une augmentation spectaculaire des dépenses de santé. Il semblait que cet investissement accru pourrait se consolider dans l’après-pandémie”, analyse le journal barcelonais :
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