Raquel Garrido interpelle Éric Dupond-Moretti après ses propos polémiques sur des femmes journalistes

Le garde des Sceaux était en déplacement à Bobigny ce vendredi 1er septembre dans le cadre du 4e anniversaire du Grenelle des violences conjugales.

POLITIQUE - Poursuivi par la polémique. Ce vendredi 1er août, alors qu’il s’apprêtait à visiter une association venant en aide aux victimes de violences conjugales à Bobigny, Éric Dupond-Moretti a été interpellé sur place par la députée de la circonscription : l’insoumise Raquel Garrido.

Équipée d’un micro-cravate et accompagnée de deux caméras, l’élue de Seine-Saint-Denis voulait manifestement confronter le ministre de la Justice à ses propos tenus à Aurillac, faisant allusion à la poitrine des journalistes femmes qui couvraient son déplacement.

« Je constate que parmi les journalistes femmes qui m’ont interrogé, personne n’était devant moi les seins nus, hein. Il ne faisait pas assez chaud ? », avait-il lancé face à la presse, provoquant l’indignation des sociétés des journalistes de LCI et de BFMTV.

« Monsieur le garde des Sceaux, par honnêteté, je suis obligée d’utiliser cette occasion pour vous dire que je trouve que ce que vous avez dit à ces journalistes de BFMTV sur leurs poitrines, est non seulement inconvenant mais c’est une culture où nous, les femmes, notre corps est réifié, sexualisé, et cela mériterait à mon avis sanction », a lancé Raquel Garrido, demandant au ministre de la Justice des excuses publiques.

« Dans la lutte contre les violences faites aux femmes, il y a un aspect culturel, et c’est important que les signaux soient donnés au plus haut niveau », a-t-elle poursuivi, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous partagée ce samedi 2 septembre sur le compte X (ex-Twitter) de la députée.

En réponse, le ministre a répété ce que son cabinet martèle depuis le début de la polémique, à savoir qu’il s’agit de propos « sortis de leur contexte » qui ne reflètent pas la réalité de la scène. « Vous préférez à l’évidence le buzz à la vérité », a rétorqué le ministre, renvoyant à un article de La Montagne corroborant la version du ministre, selon laquelle le garde des Sceaux ne faisait que rebondir à une plaisanterie faite à haute voix par un journaliste sur place.

Ce qui est en réalité difficilement perceptible dans un enregistrement rendu public jeudi 31 août par franceinfo.

« Déni total »

Auprès du HuffPost, Raquel Garrido déplore « le déni total » du ministre. « Même l’article de La Montagne confirme qu’il est le premier à avoir parlé des seins nus de ces journalistes. Or c’est bien ici que réside le problème. Ces femmes sont sur leur lieu de travail. Un travail qui les amène à interroger des puissants. Elles n’ont pas à être distinguées de leurs collègues hommes et encore moins à subir l’évocation en public de leur intimité », explique-t-elle, assurant qu’elle pensait que le ministre allait faire « amende honorable » et consentir à des excuses publiques.

« Je me suis exprimée calmement. Son déni total montre qu’il n’a rien compris », regrette encore Raquel Garrido.

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