Raquel Garrido dénonce sa « mise au ban » du groupe LFI pour 4 mois « comme Quatennens »

La députée LFI ne pourra plus être « oratrice du groupe » pendant les quatre prochains mois. Elle ne pourra pas poser de questions au gouvernement ou prendre la parole lors des motions de censure.

Insoumise². Raquel Garrido a été sanctionnée par la France insoumise après ses récents propos peu amènes sur le fonctionnement du parti et sur Jean-Luc Mélenchon. Une information annoncée par la formation politique dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 novembre à travers un communiqué, et confirmée par la principale intéressée dans la foulée sur les réseaux sociaux.

La députée de Seine-Saint-Denis, longtemps proche de l’insoumis en chef, ne pourra plus être une oratrice du groupe à l’Assemblée nationale pour les quatre prochains mois. Ce qui implique, par exemple, qu’elle ne pourra pas poser de questions au gouvernement, ni défendre de motion de censure ou autre.

Dans son communiqué, le bureau du groupe parlementaire La France Insoumise reproche à Raquel Garrido « une accumulation d’agissements et de propos répétés qui nuisent au bon fonctionnement collectif du groupe ou de ses membres », ainsi que la « diffusion de fausses informations » ou « la mise en cause et le dénigrement ad hominem de plusieurs membres du groupe. »

Raquel Garrido « humiliée » et « en colère »

Dans un message publié sur le réseau social X Raquel Garrido se dit « humiliée » par un tel développement et par « le verdict » pris par la « Cour pénale insoumise » après l’avoir auditionnée pendant 1 h 30, lundi soir.

« Je suis mise au ban (...) parce que j’ai tenu bon sur le principe de non-cumul des mandats (...), parce que j’ai osé dénoncer la communication masculiniste d’Adrien Quatennens orchestrée par Sophia Chikirou et soutenue par Jean-Luc Mélenchon, parce que j’ai défendu l’unité de la Nupes, du mouvement syndical, et de LFI pendant le grand mouvement des retraites alors que la direction LFI ne faisait que cliver, cliver et cliver encore », écrit ainsi l’élue de Seine-Saint-Denis, rappelant ses récentes prises de position qui ont fait couler beaucoup d’encre parmi les mélenchonistes.

Offensive, Raquel Garrido dénonce également des « accusations infondées et mensongères » tout en accusant le bureau du groupe LFI à l’Assemblée de s’être « autoproclamé instance de discipline pour tenter de régler des désaccords politiques par des mesures de coercition ». « Quelle immaturité. »

« J’ai honte de voir cette évolution du projet politique auquel j’ai consacré 30 ans de ma vie », ajoute-t-elle encore en rapprochant sa mise au ban de quatre mois de la sanction prise par la France insoumise concernant Adrien Quatennens. L’ancien bras droit de Jean-Luc Mélenchon, qui avait reconnu des violences conjugales en septembre 2022, avait lui été exclu du groupe pendant quatre mois. Il avait dû siéger avec les non-inscrits, ce qui ne devrait manifestement pas être le cas de Raquel Garrido.

Voix dissidente au sein des Insoumis, la députée -ancienne avocate de Jean-Luc Mélenchon- a récemment reproché au tribun de nuire à son camp « depuis peut-être un an ». Dans ce contexte, la décision prise à son encontre ne manquera pas de susciter des remous au sein même des troupes LFI.

Invitée de France inter, ce mardi matin, la députée Clémentine Autain s’est dite « atterrée par cette sanction ». « Symboliquement, c’est malheureux », a-t-elle également regretté en mettant en avant elle aussi la durée de mise au ban similaire à celle d’Adrien Quatennens.

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