Rappeurs dorés pour Golden Coast, premier festival du genre à Dijon
Des gros calibres Booba et Ninho aux jeunes loups La Fève, Doria ou Yamê, le tableau de chasse du Golden Coast Festival à Dijon, vendredi et samedi, annonce la couleur de cette première édition 100% rap et cultures urbaines.
Musique urbaine par excellence, c'est pourtant dans l'écrin de verdure de la Combe à la Serpent à Corcelles-les-Monts, quelques kilomètres au sud-ouest de Dijon, que le Golden Coast - référence à la Côte-d'Or - propose un plateau d'une quarantaine d'artistes de la scène rap francophone.
Le festival était initialement prévu sur l'ancienne base aérienne 102 mais, face au succès de l'achat des billets - pour moitié par des acheteurs de région parisienne -, les organisateurs ont choisi de le déplacer dans un lieu plus grand, avec espace camping.
De quoi accueillir les 28.000 personnes attendues par soirée, attirées par une programmation musclée.
"C'est peut-être le truc le plus facile qu'on ait eu à faire", s'excuse presque Vivien Becle, co-fondateur et directeur artistique, qui l'explique par la "relation de confiance" tissée avec les artistes au gré des années.
- SCH annoncé -
Avec son acolyte Christian Allex, ils ont l'habitude de travailler en tandem, d'abord aux Eurockéennes de Belfort, maintenant au Cabaret vert à Charleville-Mézières dans les Ardennes. Ils ont aussi monté il y a deux ans les soirées de musique urbaine "ANTDT" ("Antidote") à Dijon et Reims, "un tremplin" pour Golden Coast. Et ont donc fait leur marché musical auprès d'artistes déjà validés sur scène.
Dans leur escarcelle, Booba - "un peu le papa du rap. On l'aime ou on l'aime pas, il est là depuis 30 ans", dixit Becle - est de loin la grosse tête d'affiche du festival.
Samedi soir, outre "le Duc", le public aura l'embarras du choix: le Belge Youssef Swatt's (gagnant de "Nouvelle école" sur Netflix), les tontons marseillais de la Fonky Family qui signent leur retour, ou encore les rappeuses Doria, Lala &ce et Maureen, ambassadrice du shatta martiniquais.
La star marseillaise SCH est également annoncée pour son premier concert depuis qu'un de ses proches a été tué par balles et un autre blessé grièvement le 26 août à la sortie d'une discothèque de La Grande-Motte, dans le sud de la France, où il venait de se produire.
Après avoir annulé deux dates qui ont suivi cette fusillade, l'interprète d'"Otto" remontera-t-il bien sur scène à Dijon ?
"On connaît l'envie de tous les artistes de se produire chez nous et la programmation, elle ne bouge pas", balaie Vivien Becle.
- Basket, breakdance, sape -
La soirée de vendredi sera marquée par des artistes d'une vingtaine d'années - La Fève, Yvnnis ou Favé - et parachevée par Ninho, machine à tubes depuis l'album "Destin" en 2019.
Les festivaliers seront jeunes, voire tout juste ados, mais les organisateurs veulent "contrer" les idées reçues: "Les jeunes qui font la fête, qui ne respectent rien, ce ne sera pas du tout ça", assure Vivien Becle.
Et si le public est au rendez-vous, c'est parce que la proposition comble "un manque", selon lui. "Il faut quand même rappeler que la France, c'est le marché numéro 2 au monde pour le rap, derrière les Etats-Unis. C'était vraiment une anomalie de ne pas avoir un gros festival qui représente les cultures rap dans leur ensemble", à l'image des Ardentes en Belgique.
L'événement se veut en effet un carrefour des cultures urbaines, avec notamment un tournoi de basket 3x3 en présence de joueurs de la JDA Dijon Basket et des déambulations de breakdance par deux écoles, les Dijonnais de Figure 2 style et les Rémois du Studio 511 emmenés par l'ancien champion du monde de breakdance Ismaël Taggae.
"La culture du rap, ce n'est pas que de la musique. Ça représente autant le lien avec le sport que la culture de la sape, le décorum qui peut aller avec, la danse...", résume-t-il. "Nous, on essaye de reprendre tout ça pour tout mélanger: on secoue le shaker et ça donne Golden Coast !"
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