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Le rappeur Freeze Corleone va finalement pouvoir se produire à Rennes

Le rappeur Freeze Corleone (ici dans un de ses clips) avait été accusé "d'apologie du nazisme" et d'antisémitisme par Gérald Darmanin
Le rappeur Freeze Corleone (ici dans un de ses clips) avait été accusé "d'apologie du nazisme" et d'antisémitisme par Gérald Darmanin

MUSIQUE - Il va bien pouvoir monter sur scène ce samedi. Le Conseil d’État a rejeté vendredi 17 mars le recours de la ville de Rennes qui voulait interdire au rappeur Freeze Corleone de se produire sur scène, estimant que ce concert ne présente pas de « risques avérés » de provoquer des troubles.

Le 28 février dernier, la maire PS de Rennes Nathalie Appéré avait pris un arrêté municipal interdisant le spectacle du chanteur programmé dans le cadre d’un festival, mettant notamment en avant un risque de « troubles à l’ordre public » en raison de paroles « jugées antisémites ».

Mais Freeze Corleone - Issa Diakhaté pour l’état civil - avait saisi le tribunal administratif de Rennes qui avait suspendu l’arrêté municipal. La mairie avait aussitôt annoncé qu’elle déposait un recours auprès du Conseil d’État.

Après avoir instruit l’affaire vendredi, ce dernier a estimé dans son ordonnance qu’il ne résultait pas « que la tenue du concert litigieux ferait naître un risque avéré de commission d’une infraction susceptible de porter atteinte au respect de la dignité humaine et de caractériser un trouble à l’ordre public ».

« En prenant l’arrêté d’interdiction contesté, la maire de Rennes a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression, à la liberté de réunion et à la liberté d’entreprendre », ajoute le Conseil d’État.

Lâché par son label, Freeze Corleone cartonne sur YouTube

Pour justifier son interdiction du concert, la ville de Rennes citait notamment l’ouverture d’une enquête en 2020 concernant Freeze Corleone pour « des paroles jugées antisémites, faisant l’apologie du nazisme et du terrorisme ». Mais « cette enquête a débouché sur un classement sans suite un an plus tard au motif que les faits (...) étaient prescrits », souligne le Conseil d’État. Cett affaire avait conduit son label, Universal Music, à dénoncer des « propos racistes inacceptables » et à le lâcher en septembre 2020.

En outre, « s’il résulte de l’instruction que le rappeur Freeze Corleone a écrit et chanté des textes, dont le contenu n’est pas contesté, comportant des passages faisant référence de manière positive au nazisme et revêtant clairement un caractère antisémite », l’artiste assure « que ces textes ne sont plus ceux qui composent aujourd’hui ses concerts » et qu’il ne les interprétera pas à Rennes, ajoute l’ordonnance.

Le rappeur est programmé le 18 mars dans le cadre du festival de rap « Boomin fest Rennes », qui affiche complet. La venue de Freeze Corleone, figure montante du rap français qui totalise plusieurs millions de vues sur YouTube n’est pas étrangère à ce succès.

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