On le sait : nous vivons dans un pays de marcheurs. Au dernier comptage – une étude d’Union sport et cycle menée en décembre 2021 –, 27 millions de Français de plus de 18 ans ont déclaré avoir pratiqué la randonnée pédestre ou la marche loisir au cours des douze mois précédents. Le pays s’y prête : une diversité de paysages que le monde nous envie, un vaste réseau de sentiers scrupuleusement balisés par la Fédération française de la randonnée pédestre avec plus de 180 000 kilomètres de sentiers de grande randonnée (GR), GR de pays ou encore sentiers de promenade et randonnée (PR). Le tout agrémenté d’excellentes cartes au 1/25 000e éditées par l’Institut géographique national.

Mais dans la grande famille des marcheurs, tout le monde ne se ressemble pas. Schématiquement, on pourrait même dire qu’il existe deux tribus : d’abord, les amoureux des paysages sauvages et les adeptes de la performance. À eux le GR 20, en Corse, la Grande Traversée des Alpes ou la Haute Route pyrénéenne. Et puis il y a ceux pour qui le sens prime sur le reste. Ceux-là sont intéressés par l’histoire que leur raconte le chemin, par l’anecdote cachée derrière le caillou. Partons à la découverte de ces chemins d’Histoire.

Les premières voies de communication entre les plaines de Basse Provence et le massif alpin étaient des chemins tracés pour les troupeaux ovins, afin de les conduire, au fil des saisons, vers de meilleurs pâturages. Appelés "drailles" ou "carraires" (pour les plus importants, qui pouvaient (...)

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