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Ralentissement inattendu de l'inflation en Allemagne en août

par Michael Nienaber

BERLIN (Reuters) - L'inflation annuelle a ralenti contre toute attente en Allemagne en août, au vu de données provisoires publiées mardi, la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) ne parvenant pas à faire décoller l'inflation de la première économie du Vieux Continent.

En données harmonisées aux normes européennes (IPCH), l'inflation annuelle est de 0,3% après 0,4% en juillet, a annoncé l'Office fédéral de la statistique. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient une inflation annuelle de 0,5%.

La BCE s'est fixé un objectif d'une inflation d'un petit peu moins de 2% mais elle ne croit pas l'atteindre de sitôt en dépit d'une politique monétaire très généreuse. De fait la zone euro a connu une inflation faible voire inexistante durant les 12 mois écoulés, conséquence, entre autres choses, d'une chute des cours pétroliers.

Pour l'ensemble de la zone euro, les économistes interrogés par Reuters anticipent une inflation de 0,3% en août après 0,2% en juillet. La statistique sera publiée mercredi.

"Nous percevons à présent un risque baissier évident attaché à cette prévision. Nous aurons sans doute une inflation stable de 0,2% dans la zone euro", observe Michael Holstein, économiste de DZ Bank. "Il est évident aussi que ce serait autant de pressions exercées sur la BCE pour qu'elle déploie davantage de stimulants monétaires".

La décomposition des chiffres de l'inflation non harmonisée montre que les prix de l'énergie restent la composante désinflationniste la plus évidente, tout en ayant moins baissé que le mois précédent. L'inflation des produits alimentaires et des services a elle augmenté de façon moins nette qu'en juillet.

Mais Holstein estime que le frein exercé par le secteur énergétique sera moins pertinent dans le courant de l'année.

"La statistique de l'inflation allemande de ce jour ne fera rien pour faciliter la vie de la BCE, qui en aurait pourtant bien besoin", observe Carsten Brzeski, chef économiste d'ING. Pourtant, ajoute-t-il, la banque centrale attendra sans doute encore un peu avant de prendre l'initiative.

"Afin de ne pas se présenter les mains vides lors de la conférence de presse de la semaine prochaine, la BCE pourrait abandonner l'actuel plancher constitué par le taux de dépôt pour ses rachats obligataires".

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)